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Invité d'Europe 1 Soir, Adeline Hazan, contrôleure générale des lieux de privation de liberté, a jugé que le cas du centre psychothérapique de l'Ain était vraiment exceptionnel dans les dysfonctionnements relevés par ses équipes.
INTERVIEW

Des patients privés de promenade, d'autres enfermés dans leur chambre voire attachés à leur lit. Les pratiques du centre psychothérapique de l'Ain ont été dénoncées mercredi dans un rapport accablant de la contrôleure générale des lieux de privation de liberté Adeline Hazan. Celle-ci a estimé sur Europe 1 que cette "situation était vraiment exceptionnelle". 

"Une banalisation de la mesure d'isolement et de contention". "Nous contrôlons les lieux de privation de liberté comme les hôpitaux de psychiatrie depuis 2008. C'est la première fois que nous constatons à ce point là des dérives quant aux droits fondamentaux", a-t-elle expliqué, citant "des placements de patients en chambres d'isolement et placés en contention physique". 

Le recours à la chambre d'isolement doit "être une mesure de dernier recours, les textes le disent", a rappelé Adeline Hazan. Cette mesure ne doit durer que 24 heures et ne peut être prolongé que par un psychiatre sous certaines conditions. "Dans cet établissement, les chambres d'isolement sont très nombreuses avec en moyenne 35 chambres occupées tous les jours", a-t-elle expliqué. "Il y a une banalisation de la mesure d'isolement et de contention", a-t-elle dénoncé, "et encore plus grave, la durée de cette mesure n'a jamais été encore observé". Dans la plupart des chambres le bouton d'appel des patients est en panne et ceux qui sont attachés sont donc obligés de crier pour demander de l'eau.

La ministre a pris la mesure de la situation. Si "le directeur de l'établissement dit que le rapport est trop sévère", la contrôleure s'est félicitée que la ministre de la Santé ait pris toutes les mesures pour que "ces pratiques cessent dans les plus brefs délais". Marisol Touraine a ainsi ordonné que le centre avait 6 mois pour mettre en place toutes les mesures préconisées dans le rapport. 

D'autres cas ? Une question se pose après les révélations d'Adeline Hazan : d'autres centres psychothérapiques sont-ils concernés ? La contrôleure a expliqué que 40% des centres avaient été visités depuis qu'elle a été nommée. Et si son équipe a parfois constaté "des mesures de contention et d'isolement employées de façon trop larges", "cette situation est vraiment exceptionnelle".