Des barricades étaient toujours en place mardi à Mayotte malgré l'appel la veille d'une majorité des syndicats à la levée immédiate des barrages qui paralysent l'île depuis plus de quatre semaines, a confirmé un leader du mouvement de lutte contre l'insécurité, Maoulida Momed.
Ce dernier en listait encore trois hermétiques à la circulation routière, dont deux au Sud et le barrage principal du Nord encerclant le port de Longoni, infranchissable en raison de la présence d'arbres en travers de la route. Ces barricades continuaient mardi soir à empêcher la circulation d'une partie de la population. Selon Maoulida Momed, une partie des manifestants "ont estimé qu'ils n'avaient pas été assez informés sur la levée des barrages" et ont demandé à ce "que l'État officialise" les engagements récemment pris par le préfet de Mayotte et délégué du gouvernement, Dominique Sorain.
Lever les barrages d'ici jeudi ou vendredi. Mardi après-midi, ce dernier a remis à l'intersyndicale et au Collectif des citoyens de Mayotte, à l'origine du mouvement, un courrier signé de sa main reprenant ses différents engagements. Parmi ceux-ci, l'intensification de la lutte contre l'immigration clandestine "conformément aux engagements de la ministre des Outre-mer" et la relance "de l'ensemble des procédures relatives aux constructions illégales" dès la fin de la trêve cyclonique le 15 avril. Maoulida Momed a indiqué que des membres du mouvement se rendraient mercredi sur les barricades afin "d'apporter des éléments aux barragistes" pour que, d'ici jeudi ou vendredi, "il n'y ait plus de barrage".
"Le prévis de grève n'est pas retiré". Cependant, "la grève continue", a-t-il encore rappelé indiquant que "la levée progressive des barrages" irait de pair avec "d'autres modes d'action". La levée des barrages "doit nous permettre à tous de reprendre un nouveau souffle et d'envisager sereinement le quatrième mode d'action, à savoir la mise en place et l'exécution des opérations coup de poing" consistant à "planifier une action, cibler un endroit et un lieu donné pour intervenir massivement", explique le Collectif des citoyens de Mayotte sur sa page Facebook. "Le préavis de grève n'est pas retiré", ajoute-t-il.
Pas question de transiger sur la souveraineté de la France, selon Le Drian
Jean-Yves Le Drian a affirmé mardi que le gouvernement ne transigera "jamais sur la souveraineté de la France sur le département de Mayotte", en proie depuis plus d'un mois à un vaste mouvement de contestation. "Nous ne transigerons jamais sur la sécurité de tous ceux qui vivent à Mayotte", a martelé le ministre des Affaires étrangères lors de la séance des questions à l'Assemblée nationale. Le ministre a regretté que la crise à Mayotte ait eu des répercutions sur la "relation spécifique" qu'entretiennent la France et les Comores voisines. "Ceci étant, nous voulons poursuivre sans relâche, avec détermination, le dialogue avec les autorités comoriennes", a-t-il souligné. "La crise actuelle doit permettre de faire progresser la relation franco-comorienne", a-t-il affirmé.