«Certains ne fréquentent plus le quartier» : à Clermont-Ferrand, les dealers ont envahi les rues du centre-ville

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Noémie Loiselle (correspondante à Clermont-Ferrand) / Crédit photo : THIERRY ZOCCOLAN / AFP

L'insécurité n'épargne plus les villes moyennes, telles que Clermont-Ferrand, où les trafiquants de drogue ne se cachent même plus. Ils sont visibles en pleine rue. Des points de deal bien connus des habitants de la capitale auvergnate qui tentent d'éviter certains quartiers, car ils ne s'y sentent plus en sécurité.

À Clermont-Ferrand, le trafic de drogue s'est répandu dans le centre-ville. Un trafic de drogue qui ne se cantonne plus aux quartiers populaires de Saint-Jacques ou de la Gauthière, situés en périphérie du centre-ville. Désormais, guetteurs et dealers agissent au vu de tous.

"Les files d'attente pour venir chercher de la drogue sont tellement infinies"

Dans le square tout proche de la mairie, une dizaine de jeunes trafiquent en plein jour. Marjorie est commerçante dans le quartier. "On les voit fournir des gens qui arrivent en véhicule, qui se garent à proximité et ne se cachent en rien. Les clients, pour certains, ont peur. Certains ne fréquentent plus le quartier", déplore-t-elle. Une centaine de mètres plus loin, sur les quais de la gare, en plein après-midi, les trafiquants interpellent directement les voyageurs sous l'œil des contrôleurs.

La nuit, en rentrant de sa faculté de médecine, Justine, étudiante de 20 ans, évite le quartier. "Le fait qu'on soit à proximité, c'est comme ça qu'on va se faire siffler, qu'on va se faire appeler. C'est des choses que je veux complètement éviter, surtout quand on est une femme seule qui rentre. Je fais des détours pour éviter tous ces dangers-là", raconte l'étudiante.

Un trafic qui gangrène tout le quartier. Avenue Charras, dans la résidence La Visitation, les trafiquants dorment dans les cages d’escalier. Un cauchemar, raconte Sarah. "Les files d'attente pour venir chercher de la drogue sont tellement infinies qu'on n'arrive même plus à rentrer dans nos bâtiments. Les portes de garage, les portes d'immeubles, les portails qui sont détruits. Je me sens en insécurité", s'attriste cette riveraine. Les policiers patrouillent plusieurs fois par jour, mais à peine le dos tourné, les trafiquants sont de retour au pied des immeubles.