Le sujet est sensible le long des côtes françaises. L'Assemblée a retouché la loi littoral dans la nuit de mardi à mercredi, et notamment ce qu'on appelle "le comblement des dents creuses" : quand un espace vide existe entre deux terrains construits, une nouvelle construction sera désormais interdite. Dans le Finistère en particulier, la mesure fait grincer des dents. Notre reporter s'est rendu à côté de Quimperlé, à Clohars-Carnoët pour évaluer le mécontentement.
"On se sent spoliés". L'exemple est frappant dans la famille de Myriam qui possède un terrain de ce type. Il y a trois ans, leur terrain valait au bas mot 100.000 euros. Aujourd'hui qualifiée de "terre agricole", la parcelle vaut 100 fois moins. Elle "n'est plus constructible, explique la jeune femme. On se sent spoliés. Ce terrain aurait pu être vendu par ma mère pour se payer une maison de retraite par la suite mais aujourd'hui, ne valant plus rien, on ne peut pas le vendre. C'est une injustice", s'insurge-t-elle.
De 90.000 à 1.500 euros. On recense une centaine de victimes des "dents creuses" dans cette seule commune. Jean-Claude fait aussi partie des victimes. Il a investi à 300 mètres de la mer pour rien. Son terrain "valait à peu près 90.000 euros, maintenant ça ne vaut même pas 1.500 euros, regrette-t-il. Je me suis fait avoir. Il y a des gens pour lesquels c'est dramatique. Ils n'ont plus rien." Le propriétaire n'entend pas les arguments des écologistes pour qui un terrain non construit est autant de nature en plus. "Dans la mesure où c'est bétonné à droite, à gauche, devant derrière, pourquoi on empêche de construire sur ce terrain-là ?", questionne l'homme.
"Les PLUmés de Clohars". Les membres de l'association des "PLUmés de Clohars-Carnoët" revendiquent une densification des hameaux. "Ce serait une porte ouverte à la construction de centaine de maisons et bâtiments dans les campagnes", ripostent les défenseurs du littoral.