«C'est devenu une psychose», à Blendecques, un an après les inondations, la montée des eaux hante encore les habitants

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Lionel Gougelot, édité par Ugo Pascolo

Un an après les inondations dans le Pas-de-Calais, les travaux de protection ont commencé pour éviter un nouveau drame. Et si Geoffrey, un habitant de Blendecques, a vu pousser une digue de trois mètres au fond de son jardin, le traumatisme est encore présent. 

Depuis la terrasse du jardin, on ne distingue plus la rivière qui coule au bout de la propriété de Geoffrey. Et pour cause, une digue de près de trois mètres de hauteur a été érigée en janvier dernier pour empêcher un nouveau débordement de l'Aa. Nous sommes dans un quartier de Blendecques, près de Saint-Omer. Il y a un an des centaines de milliers d'habitants sinistrés (540.000 selon les estimations officielles) ont été impactés à la suite de deux vagues d'inondations et de crues historiques des cours d'eau en novembre 2023 et janvier de cette année.

Des travaux de protection

Depuis lors, l'État a engagé 262 millions d'euros de travaux de protection et d'aménagement pour lutter contre les inondations (curage de cours d'eau, renforcements de digues, moyens de pompages, équipements de protections pour particuliers et aides financières aux sinistrés et collectivités...). Et parmi ces aménagements, la digue au bout de la propriété de Geoffrey. 

"Au fond du jardin, ils ont mis de l'enrochement en rehaussant bien la digue pour protéger parce qu'elle était complètement détruite", explique-t-il au micro d'Europe 1. "Il y avait un danger qu'elle casse complètement et qu'il y ait deux mètres d'eau dans le quartier." C'est pour cela que Blendecques a été l'un des premiers quartiers à bénéficier de ces travaux de protection, mais cela n'efface pas la crainte persistante des habitants d'une nouvelle montée des eaux. 

 

"On ne peut pas dire que l'on soit rassuré"

"On a vécu deux fois le traumatisme, certains trois fois... On ne peut pas dire que l'on soit rassuré. Dès qu'il commence à pleuvoir trois ou quatre jours d'affilée, on fait le tour du village, on regarde le niveau de la rivière, on s'envoie des messages entre collègues... C'est devenu une psychose."

Indemnisé par les assurances, Geoffrey vient tout juste de terminer les travaux de remise en état de sa maison. Et malgré la menace constante de la rivière au fond du jardin, pas question pour lui et sa famille de quitter le quartier.