«C'est la guerre» : à Paris, la difficile cohabitation des vélos et voitures

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Wilfried Devillers avec AFP / Crédits photo : Thomas SAMSON / AFP

Une enquête pour meurtre a été ouverte après qu'un cycliste a été écrasé à Paris par une voiture à la suite d'un différend mardi en fin d'après-midi, illustration d'une cohabitation de plus en plus délicate dans la capitale entre mobilités douces et automobiles.

Mardi en fin d'après-midi, sur le boulevard Malesherbes dans le 8e arrondissement de Paris, un cycliste  prénommé Paul (selon l'association Paris en Selle qui l'a décrit sur X comme un "adhérent actif") âgé de 27 ans, est décédé sur la voie publique, "après un différend avec le conducteur d'un véhicule", a détaillé le parquet de Paris. Une enquête pour meurtre a été ouverte. Un drame, révélateur, selon les associations de vélo, de la violence routière à laquelle font face les cyclistes.

"Il faut juste qu'ils respectent le Code de la route"

Jean-Philippe prend son vélo chaque jour pour aller au travail. Au micro d'Europe 1, il se dit excédé par le manque de vigilance et les incivilités de certains automobilistes. "C'est la guerre. Exemple concret : j'étais sur la piste cyclable et une voiture était garée dessus. Impossible de passer. Je lui fais une réflexion comme quoi il est mal garé, c'était un VTC, on a failli se battre ! Je lui ai dit qu'il n'a rien à faire là, il m'a insulté tout de suite : 'espèce de c*nnard de vélo !' On connaît l'histoire", raconte-t-il.

Au coin d’une rue, deux cyclistes grillent un feu à vive allure face à une voiture qui freine net. Brahim assiste à la scène au volant de sa Berline. "Ils sont tous permis, ni de stop, ni de feu rouge, ni de priorité à droite, rien du tout... Il faut juste qu'ils respectent le Code de la route . Les policiers doivent faire leur taff, ils nous mettent des amendes toute la journée, qu'ils fassent la même chose aux vélos", avance-t-il.

"Il y a une crispation des deux côtés"

Difficile de se partager la route sans animosité, constate Célia. Invectives, violences verbales ou physiques... Quand elle circule à vélo, elle assiste quotidiennement à des accrochages. "Il y a une crispation des deux côtés. Il y en a un qui s'énerve.

Du coup, l'autre s'énerve encore plus. Ça ne m'étonne pas que parfois, il y a des gens qui pètent un peu des plombs, que ce soit à vélo ou en voiture", lance-t-elle au micro d'Europe 1. Depuis la mort de Paul, ce cycliste renversé par un automobiliste mardi, la jeune femme redouble d'attention sur la route.