L'inquiétude grandit dans le bassin parisien alors que la Seine pourrait atteindre les 6,2 mètres samedi. Un phénomène "exceptionnel bien que l'on ne soit pas sur la crue historique de 1910", a indiqué sur Europe 1 jeudi Emma Haziza, hydrologue, présidente du centre de recherches 'Mayane' sur la gestion des risques inondations.
Première "crue hivernale d'une telle ampleur" sur le bassin parisien "urbanisé et connecté". "On va atteindre les 6 mètres voire plus dans leurs heures à venir", prévient l'hydrologue alors que Vigicrues annonce un pic dans la nuit de vendredi à samedi. "C'est la première fois sur le bassin parisien qu'on atteint une crue hivernale d'une telle ampleur avec des précipitations exceptionnelles sur un territoire très anthropisé, c'est-à-dire qui est urbanisé où on est extrêmement dépendant de tous les réseaux", explique-t-elle. "Il va être intéressant de voir comment le territoire va réagir", poursuit-elle.
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Important de "rester prudent". "On s'attendait à ce que ces crues historiques ne reviennent plus et même si on voit bien que les barrages qui sont situés en amont et qui ont été construit pour éviter la crue sur Paris ont joué leur rôle, on atteint nos limites", indique Emma Haziza. "Actuellement on est à près de 81% de volume stocké, c’est colossal. Ça représente presque 687 millions de m3 qui viennent d'être stockés, il ne reste plus que 160 millions de m3 à stocker", détaille-t-elle sur Europe 1. Autant de chiffres qui poussent l'hydrologue à rester très prudente. "Les scénarios actuels s'appuient sur ce que l'on a vu, mais pas sur ce qui va arriver et là on de nouvelles perturbations qui vont arriver. Lorsqu'on est sur un territoire qui est complètement saturé, où l'eau ne peut plus être adsorbée, on peut avoir des réactions en chaîne, donc il est important d'être prudent, tous les scénarios sont possibles", prévient-elle.
Alors que certains dénoncent le manque de réactivité de l'Etat, "nos politiques actuelles en matière de risque inondation représentent un modèle au niveau international", assure Emma Haziza. "On a énormément progressé", salue-t-elle.