L'admission post-bac, ou le cauchemar des lycéens indécis. Les 800.000 élèves de terminale peuvent se connecter à partir de mercredi sur la plateforme du ministère de l'Education nationale et faire leurs vœux, choisir dans quelle université, école ou filière ils veulent commencer leurs études à la rentrée prochaine.
Pragmatisme. Ces jeunes sont de plus en plus imprégnés par la crise et le chômage. Leurs choix, beaucoup plus qu'avant, sont guidés par deux soucis : celui des débouchés et celui du coût des études. C'est en tout cas ce qu'observent ceux qui accompagnent les élèves dans l'orientation.
L'université en premier choix. C'est sans doute la raison pour laquelle l'université débordait l'an dernier. Les deux tiers des futurs bacheliers ont ainsi mis la faculté en premier choix. Résultat : 45.000 étudiants de plus ont garni les bancs des amphithéâtres.
"De plus en plus, les jeunes ont le souci d'aller vers des études les moins coûteuses possibles", explique Sophie de Branche, qui dirige le centre d'orientation Corep. "L'université, les IUT et les BTS ont donc de plus en plus de succès. Ce n'est pas très cher et ce sont des études courtes. En plus, on peut très souvent les faire en apprentissage, ce qui permet aux étudiants d'avoir un revenu, et c'est vrai qu'ils sont assez anxieux par rapport au contexte du marché de l'emploi."
Des filières délaissées malgré leur potentiel. A la fac, les jeunes se focalisent avant tout sur les grands classiques : droit, médecine, sport, psychologie. Ces quatre filières concentrent à elles seules la moitié des demandes. Mais certaines formations sont délaissées malgré leurs débouchés évidents. C'est notamment le cas du métier de commercial, qui ne trouve plus grâce aux yeux des lycéens. "Pas assez glamour, selon eux", estime une psychologue. Ces derniers préfèrent l'événementiel et la communication, qui sont pourtant des secteurs beaucoup plus difficiles. Les métiers de l'industrie sont aussi écartés par pure méconnaissance, déplore Julie Mleczko, qui tente de les guider sur les salons Studyrama.
"Il y a des vraies filières, où il y a de la place, qui ont des besoins : les BTS industriels, électrotechniques, des choses très pointues qui, dès le premier abord, n'intéressent pas forcément les jeunes. C'est-à-dire qu'ils ne savent pas ce qu'il y a dedans, mais c'est quelque chose qui sonne 'industrie'. Or, ce n'est pas forcément d'être derrière une chaîne de montage. C'est aussi du transport, de la logistique, de la recherche, du développement, tout un panel de métiers variés", détaille-t-elle au micro d'Europe 1. Le métier de professeur, lui aussi, est mis de côté, dévalorisé, alors même que des postes sont à pourvoir. C'est le cas, aussi, du secteur de l'hôtellerie et de la restauration.
Les futurs bacheliers ont jusqu'au 20 mars pour inscrire 24 vœux.