Le sol jonché de pierres et de restes de barricades brûlées, les abribus fracassés, des voitures incendiées... Si le calme était revenu place d'Italie, à Paris, samedi en fin de journée, les stigmates d'un après-midi de violence sautaient aux yeux. Épilogue d'une journée "anniversaire" marquée par de très fortes tensions dans la capitale.
"Tout le monde se recroqueville et ça pète"
Tout a commencé en fin de matinée, alors que les manifestants se rassemblaient pour un cortège autorisé. Un groupe d'ultra-radicaux commence alors à semer le chaos. "C'est parti comme ça d'un coup, on ne sait même pas pourquoi", témoigne Bérangère auprès d'Europe 1. "Nous on était dans un petit coin et on a vu qu'il y avait des gaz partout...", poursuit-elle.
"Ce n'est pas ce que j'espérais, mais je savais à 200% que ça allait se passer comme ça", soupire de son côté Bruno. "Parce que tout était fermé aux alentours, alors forcément tout le monde se recroqueville et ça pète."
Deux policiers poursuivis par des black blocs
La manifestation autorisée est donc finalement interdite par les autorités, annonçant une situation qui restera tendue plusieurs heures. Les affrontements se multiplient, les grenades de désencerclement répondent aux jets de pavés, dans un nuage de gaz lacrymogène et devant l'incompréhension des manifestants pacifiques, qui n'ont pas eu le droit de quitter la place. "J'aimerais manifester, surtout, c’était le but premier de notre venue à tous", déplore un participant. "Et là, on est bloqués sur la place, on nous gaze. C'est l'aboutissement de la négation de la liberté de manifester !"
Deux scènes témoignent en tous cas de la violence des éléments radicaux de l'après-midi : les pompiers, venus éteindre les barricades, pris à partie et caillassés, et deux policiers, poursuivis par des black blocs qui n'ont du leur salut qu'à la porte ouverte d'une laverie dans laquelle ils ont pu se réfugier.