C'est un burger au goût particulier : celui de la revanche. Dans les quartiers nord de Marseille, le McDonald's de la cité Saint-Barthélemy ne disparaîtra pas. Pourtant en 2019, lorsque le tribunal de commerce signe la liquidation judiciaire du fast-food, il ne restait pas beaucoup de temps avant que les locaux du célèbre M jaune ne disparaissent de la carte du quartier.
50 employés dès janvier 2023
Et si trois ans plus tard, l'enseigne du géant Américain a bien disparu, ses locaux sont toujours debout. Grâce à la mairie du 14e arrondissement qui a acheté le terrain, un fast-food solidaire voit le jour : "l'après M". "C'est symbolique pour nous, c'est un honneur. Je me dis que, à cœur vaillant, rien n'est impossible", souligne au micro d'Europe 1 le nouveau directeur Kamel Guemari. L'ancien employé de McDonald's signe désormais les premiers contrats pour assurer le bon fonctionnement de son restaurant.
Pour le moment, 23 salariés lanceront l'aventure, très vite rejoint par des dizaines d'autres. "L'après M" vise 50 employés d'ici le mois de janvier 2023. Tous seront encadrés par les anciens salariés du MacDonald's, qui vont garder leur casquette de bénévole dans un premier temps. Car avant d'être un restaurant rapide, le projet est avant tout un projet d'insertion. Un coup de pouce bienvenu dans ce quartier touché par le chômage et la pauvreté.
"Ça nous rend très heureux"
"Avant, j'étais livreur-coursier et maintenant je fais des sandwichs", explique Ahmed avec fierté. "Ce qui fait plaisir, c'est de participer au projet. C'est une bonne initiative et ça nous rend très heureux", précise-t-il. Et pour aider les habitants de la cité juste à côté, une banque alimentaire se tient à l'arrière du parking du restaurant. Fonctionnant en circuit fermé, elle sera alimentée par les bénéfices du restaurant.
"Notre village d'entraide est composé pour l'instant d'un gros conteneur réfrigéré et de conteneurs pour faire les réserves", et servir les gens, note Fathi Bouaroua, ancien directeur régional de la Fondation Abbé-Pierre. Un projet qui plaît aux riverains, puisque près de 500 personnes bénéficient chaque semaine de ces colis alimentaires.