Des scènes de guérilla. Pour la troisième nuit consécutive après la mort de Nahel, de nombreux quartiers se sont à nouveau embrasés. Abribus détruits, tirs de mortiers contre les forces de l'ordre, pillages, dégradations de bâtiments publics... Les émeutes se ressemblent à travers le pays. Des centaines de personnes ont été interpellées, essentiellement des adolescents âgés de 14 et 18 ans. À Bron, en banlieue lyonnaise, le réveil est difficile.
Dans les rues de la ville, des carcasses de voitures et de bus brûlées. Au sol, des débris de pétard, des feux d'artifice, vraisemblablement ceux qui ont servi à mettre le feu aux véhicules. "Ce n'est pas normal ce qu'ils ont fait. Je ne suis pas d'accord", s'attriste Fatima au micro d'Europe 1, après ces incidents disproportionnés selon elle. "J'habite juste à côté et c'était vraiment agressif ce qu'ils ont fait. Il y avait des feux d'artifices, on a vu des flammes. Moi qui suis maman, j'ai vraiment peur" pour mes enfants et pour moi, précise-t-elle. Et d'ajouter : "Il faut que ça s'arrête tout de suite".
Des tensions limitées au nord de Lyon
"C'est triste à voir, d'en être arrivé là parce que, moi je dis que c'est un accident. C'est un policier qui a fait cet acte, ce n'est pas toute la police", insiste Sonel, un autre riverain. Bron n'a pas été la seule ville à être touchée les émeutes. À Vénissieux, c'est une rame de tramway qui a connu un début d'incendie. Toujours à Vénissieux, des jeunes s'en sont pris à un arrêt de tram.
Puis à Rillieux-la-Pape, au nord de Lyon, la médiathèque et le commissariat ont été pris pour cible jeudi soir. Mais les tensions ne se sont cependant pas prolongées très tard en raison des orages et des pluies importantes qui se sont abattues sur l'agglomération.