En pleine crise des retraites, la CGT ouvre ce lundi son 53e congrès à Clermont-Ferrand. C’est un évènement marquant pour le syndicat qui revendique un peu plus de 600.000 adhérents, car Philippe Martinez, à la tête de la CGT depuis 2015, a décidé de ne pas se présenter pour un nouveau mandat. Pour le remplacer, il a proposé la candidature de Marie Buisson, une inconnue du grand public.
Première femme élue secrétaire générale de la CGT ?
Pour l’instant, elle brille surtout par sa discrétion. Des petites lunettes rondes, une coupe au carré et un timbre de voix tout en douceur, cette professeure en lycée pro de 55 ans n’a pas le tempérament de feu de Philippe Martinez. Et pourtant Marie Buisson pourrait être la première femme élue secrétaire générale de la CGT, 128 ans après la création du syndicat. Engagée depuis le début des années 2000, elle a pris la tête de la fédération de l’Education et de la recherche de la CGT en 2017. Elle représente aussi l’organisation dans le collectif « Plus jamais ça », qui réunit associations et syndicats autour de la justice sociale et climatique
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Dans les manifestations contre la réforme des retraites, Marie Buisson demeure sagement dans l’ombre de Philippe Martinez. Elle va pourtant devoir fendre l’armure car les puissantes fédérations de la chimie, de la métallurgie ou de l’énergie redoutent la ligne social-écolo qu’elle incarne et l’attendent au tournant. Les attaques commencent à pleuvoir : sur son parcours de prof, pas vraiment raccord avec l’ADN ouvrier du mouvement. Sur sa supposée rigidité et son manque de charisme, aussi, dans un syndicat habitué à être incarné par des grandes gueules, comme Bernard Thibaut et Philippe Martinez.
En revanche, Marie Buisson n’est pas seule en course. Il y a le très radical Olivier Mateu, qui dirige la CGT des Bouches du Rhône et il y a surtout Céline Verzeletti. À 54 ans, la patronne de la fédération CGT de la fonction publique d’État est une sérieuse menace pour Marie Buisson. Rassembleuse, elle a le soutien de plusieurs fédérations importantes, dont celles des cheminots.