"J'ai vécu l'enfer". C'est ainsi que Thierry Lepaon, l'ancien numéro un de la CGT, décrit samedi la crise qui a abouti à sa démission de la tête de la centrale syndicale en janvier dernier. L'ex-secrétaire général affirme aussi, dans cette interview à France-Info, avoir pensé mettre fin à ses jours à l'époque.
Blanchi en avril par une enquête interne. Il dit également connaître les neuf "traîtres" qui ont contacté la presse, qui a ensuite fait des révélations sur la coûteuse rénovation de son appartement de fonction et de son bureau. Une enquête interne à la CGT l'a blanchi en avril, concluant qu'il n'avait "pas eu connaissance des devis" et avait "découvert les travaux une fois ceux-ci achevés".
"L'enfer peut vous conduire à faire des choses qui sont inéluctables, je suis passé juste à côté", a expliqué Thierry Lepaon, qui a démissionné le 7 janvier. "On n'en sort pas comme ça, et on se demande à un moment donné si, pour en sortir, la solution c'est pas de mettre fin à ses jours". "J'ai pensé pendant de longues semaines à essayer de rester debout, mais le mal, il a été organisé, il a été extrêmement violent, il a été construit sur une durée pour que ça marque les consciences (...)", a-t-il estimé.
"Des traîtres dans l'organisation". "J'ai eu affaire à des traîtres dans l'organisation", a ajouté l'ex-numéro un, ajoutant: "je sais en grande partie quelles sont les neuf personnes qui sont allées, le même jour à la même heure, dans les trois journaux qui ont parlé pendant plusieurs semaines des affaires". "Sur les neuf, j'en connais sept parfaitement", a-t-il précisé, disant qu'il les jugeait alors comme "des militants avides de pouvoir et pas très honnêtes". Pour lui, c'est à la CGT de lui "faire justice", en faisant en sorte que "ces camarades-là n'aient plus de responsabilités dans les années qui viennent".
Toujours adhérent de la centrale syndicale, il dit ne pas vouloir occuper un jour de nouvelles responsabilités à la direction. Il publiera en septembre un livre intitulé "La vie continue", mais assure n'avoir "pas de comptes à régler avec la CGT".