Juilletistes ou aoûtiens, qui l'emportera au concours des vacances les plus chaudes cette année ? Peut-être le match se soldera-t-il par un score nul. Selon Météo France, le mois de juillet qui s'achève a été l'un des plus chauds de l'histoire des relevés météorologiques. Les premières prévisions du mois d'août s'annoncent quant à elles caniculaires, particulièrement sur les régions du sud. Europe 1 fait le point à mi-parcours.
Le troisième mois de juillet le plus chaud. "Juillet 2018 a été très chaud, surtout localement", explique Patrick Galois, prévisionniste à Météo-France. "Dans certaines stations, il s'agit du mois de juillet le plus chaud depuis 1900. C'est notamment le cas dans la région de Lille, où les températures l'après-midi ont pu dépasser de cinq degrés les normales de saison." La chaleur était également notable à Paris, où le niveau des températures relevées se place pour l'instant "juste derrière" celui de 2006, année caniculaire. Le sud de la France a en revanche été relativement épargné, avec des températures plus proches de leurs niveaux habituels.
" On est dans une phase où la chaleur s'est installée dès le printemps "
À l'échelle nationale, "l'anomalie chaude", c'est-à-dire la différence entre les normales saisonnières et les températures enregistrées, sera d'environ 2,5 degrés pour le mois de juillet, selon Météo France. "Cela place 2018 en troisième position, loin derrière 2006, où l'anomalie était de 3,6 degrés, et juste derrière 1983, où elle était de 2,6 degrés", détaille Patrick Galois.
Une "séquence caniculaire" dans le sud. Comment expliquer ces températures ? "On est dans une phase où la chaleur s'est installée dès le printemps, on a connu des records dès le mois d'avril", explique le prévisionniste. "L'anticyclone est bloqué sur la Scandinavie depuis trois mois et dévie les perturbations atlantiques." Résultat : un temps parfois instable dans le sud-ouest mais de fortes chaleurs sur un axe "qui va du nord de la France à la Scandinavie, en passant par l'Angleterre". En Norvège et en Suède, presque aucune précipitation n'a été enregistrée depuis début mai.
Le phénomène n'est pas exceptionnel dans ses caractéristiques, "mais il l'est dans sa durée", estime Patrick Galois. La tendance devrait cependant s'inverser en août : après le nord, c'est le sud de la France qui connaîtra les anomalies chaudes les plus importantes. "S'il est difficile de se projeter sur tout le mois, les dix premiers jours s'annoncent très chauds, avec une séquence caniculaire", assure le prévisionniste. "Le scénario sera différent de juillet, puisque l'air chaud viendra cette fois de la péninsule ibérique, avec des températures qui atteindront 40 degrés en Espagne et au Portugal. En France, ce sont les régions situées au sud de la Loire qui seront cette fois les plus impactées."