Chaque fumeur de joint «a du sang sur les mains», estime le préfet de Bretagne

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avec AFP
Le préfet de Bretagne et d'Ille-et-Vilaine, Philippe Gustin, a estimé mardi que les fumeurs de cannabis avaient "du sang sur les mains", à l'occasion de la présentation du bilan de l'opération "Place nette" dans la capitale bretonne.

"Chaque fumeur de joint a du sang sur les mains. Aujourd'hui nous sommes dans un système de narcotrafic contre lequel il faut lutter de toutes nos forces", a estimé le plus haut représentant de l'État en Bretagne, Philippe Gustin, lors d'une conférence de presse. Interrogé sur le risque d'avoir un retour des trafics après "Place nette", décriées notamment par certains acteurs, le préfet a fait part de la nécessité de mener une lutte active contre les trafics de stupéfiants.

"Vous proposez quoi ? Vous proposez de ne rien faire et de laisser faire. Votre question sous-entend cela, on laisse faire et on se retrouve comme la Belgique ou les Pays-Bas avec un pays qui est complètement aux mains des narco-trafiquants. On ne peut pas s'y résoudre", a tonné le préfet. "Chaque action a son utilité et on ne peut pas balayer d'un revers de main en disant : 'Ça ne suffit pas'. Mais si on ne fait rien, ça ne suffira sûrement pas", a-t-il ajouté.

L'opération "Place nette" à Rennes a notamment visé le quartier sensible du Blosne, où une fusillade à l'arme automatique pendant plus d'une heure début mars avait défrayé la chronique, épisode d'une "extrême gravité", selon M. Gustin. Débutée le 12 avril, elle s'est achevée le 3 mai et a conduit à 45 opérations sur les onze points de deal du quartier. Elles ont permis les saisies de près de 50.000 euros, 19 kg de cannabis, 1,6 kg d'héroïne. Plus de 4.000 personnes ont été contrôlées et 80 amendes forfaitaires délictuelles (AFD) ont été délivrées, d'après la même source.