Charnier à la fac de médecine de Paris : "Il ne faudrait pas que ce dysfonctionnement grave mette en péril les dons de corps"

La ministre de la Recherche a annoncé la mise en place d'une mission d'inspection du Centre du don des corps de Paris-Descartes. © Google Maps
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Jean-Jacques Héry, édité par Romain David

Au micro d’Europe 1 jeudi, la professeure Brigitte Mauroy s’est inquiétée pour la pérennité du don des corps en France, alors qu'un article de "L'Express" dénonce les conditions terrifiantes dans lesquelles ont été conservées pendant des années les dépouilles envoyées à l'université Paris-Descartes.

Des corps en pagaille, démembrés, livrés à la putréfaction et aux rongeurs. Après les révélations de nos confrères de L'Express, l'université de médecine Paris-Descartes a annoncé mercredi la fermeture administrative provisoire de son Centre du don des corps. En plein cœur de Paris, cette prestigieuse institution a accueilli pendant des dizaines d'années des milliers de dépouilles dans des conditions particulièrement indignes, selon l’hebdomadaire. La ministre de la Recherche a également ordonné l'ouverture d'une mission d'inspection "afin d'établir la réalité des faits".

"Il ne faudrait pas que le dysfonctionnement grave qui s’est déroulé à Descartes mette en péril les dons de corps", a réagi au micro d’Europe 1 la professeure Brigitte Mauroy, urologue à Lille, et ancienne présidente du comité d'éthique du Centre du don des corps. Face aux problèmes rencontrés, cette chirurgienne avait d’ailleurs fini par démissionner. Mais comme beaucoup de médecins, elle craint désormais que ce scandale ne dissuade les gens de donner leurs corps à la science.

"On a besoin de corps pour former les futurs médecins, pour permettre à ceux qui sont déjà médecins de se perfectionner, et également pour faire de la recherche", explique-t-elle. "Je ne connais pas de laboratoires d’anatomie autre que celui-là où ça se passe comme ça" relève Brigitte Mauroy. "On a, en France, le plus grand respect pour les gens qui donnent leur corps à la science", assure-t-elle.