Après Noël, Pâques est le deuxième temps fort des ventes pour le chocolat. L'an dernier à cette période, près de 15.000 tonnes ont été écoulées. Pas étonnant, donc, que l'offre soit pléthorique et s'étoffe chaque année un peu plus. Avec notamment une part croissante prise par les produits équitables et bio.
Aujourd'hui, neuf achats de chocolat sur dix se font en grandes surfaces. En priorité dans les hypermarchés : c'est là qu'ont été réalisées 58 % des ventes l'an dernier. Viennent ensuite les supermarchés (37%). En bas du classement, on retrouve les magasins de proximité, comme les boulangeries et les artisans chocolatiers, qui ne représentent que 4 % des ventes. Et le panier chocolaté moyen des Français s'élève à 19 euros.
"Je préfère en prendre peu et de bonne qualité"
En grandes surfaces, une tendance est notable : aux côtés des marques incontournables, le rayon bio et équitable prend une part croissante. Même si les envies des petits et des grands semblent parfois difficilement conciliables dans les allées de cet hypermarché de région parisienne dans lesquelles Europe 1 a tendu son micro. Une mère a entassé dans son panier "les œufs Ferrero Rocher, les petits lapins Lindt, des Milka et des Kinder". "J'ai aussi un petit panda en chocolat blanc made in France qui me plaît beaucoup, mais je ne suis pas sûre que cela plaise à mes filles", explique-t-elle. "Quand je change, elles ne le mangent pas..."
"Je suis en train de prendre un produit bio mais le petit a l'habitude d'avoir un lapin", souffle encore un père de famille. Il faut donc s'adapter. "Je suis en train de regarder si je trouve un lapin bio." Une autre mère de famille a, elle, fait son choix. "J'ai retrouvé des chocolats de l'année dernière, pas mangés sous le lit. C'est vraiment dégoûtant. Donc cette année, je prends bio. Je préfère en prendre peu et de bonne qualité."
Moins d'ingrédients dans les produits bio
Mais est-ce que le bio est vraiment de meilleure qualité ? Pour le savoir, notre journaliste a fait expertiser une large sélection par une "chocolatologue", Christiane Tixier, basée à Toulouse. L'auteure du Chocolat, cet aliment qui vous veut du bien (éd. d'Organisation) est formelle : mieux vaut toujours s'attarder sur l'étiquette du produit choisi. "La liste des ingrédients doit rester courte. Pour le chocolat, c'est de la pâte de cacao, du beurre de cacao, du sucre, du lait si on a un chocolat au lait", détaille la spécialiste.
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Attention à "la présence d'acides gras tels que l'huile de palme, l'huile de karité". "Puisque le cacao a la chance de contenir sa propre matière grasse, le beurre de cacao, il est inutile d'ajouter d'autres matières grasses végétales", explique Christiane Tixier. Dernier conseil : "Privilégier toujours un pourcentage de cacao suffisant. Dans le chocolat noir, il en faut au moins 65%, 35% pour le chocolat au lait. C'est mieux car on a un produit vraiment chocolaté." Et le verdict est sans appel, "il y a moins d'ingrédients" dans les produits bio.
Des prix plus élevés
Le chocolat bio pour Pâques est donc plutôt une bonne idée, mais pas forcément à la portée de toutes les bourses. Selon une étude du cabinet Simon Kucher, cela se chiffre en général à 60 euros le kilos dans la grande distribution, soit deux fois plus cher qu'un produit standard. En revanche, il n'y a pas de différence de prix notable entre le chocolat noir, au lait ou blanc. Le secret, c'est donc de ne pas hésiter à fouiner pour dénicher des promotions.
Si on compare maintenant les différents types d'acteurs, la grande distribution propose sans surprise les chocolats les moins chers du marché, suivi des boulangeries, où le prix double. Viennent ensuite les artisans chocolatiers et les acteurs spécialisées. L'écart maximum observé par cette étude est de 1 à 6,5 entre une marque nationale en grande distribution et une chaîne bien connue de chocolat. Mais ne vaut-il mieux pas acheter en plus petite quantité mais de meilleure qualité ?