À la veille de la Journée internationale des droits des femmes, quelques milliers de femmes ont participé samedi soir à une "marche nocturne" pour un "féminisme populaire antiraciste", à Paris. Alors que les images de l'intervention de la police, qui a notamment fait usage de gaz lacrymogène, circulent sur les réseaux sociaux, le ministre de l'Intérieur a demandé un rapport à la Préfecture de police de Paris.
Samedi soir, quelques milliers de femmes ont participé à Paris à une "marche nocturne" pour un "féminisme populaire antiraciste", à l'appel de collectifs militants distincts des organisateurs de la "marche des grandes gagnantes". Lors de cet événement, organisé à la veille de la Journée internationale des droits des femmes, des manifestantes ont été évacuées sans ménagement par la police, selon des images relayées dimanche sur les réseaux sociaux.
"Toutes les femmes doivent pouvoir manifester pacifiquement"
"Je suis atterrée de voir que le ministère de l'Intérieur a choisi de déployer des moyens pour réprimer les femmes plutôt que de renforcer les moyens de lutte contre les violences machistes", s'est indignée sur Twitter la présidente de la Fondation des femmes Anne-Cécile Mailfert. La militante féministe Caroline De Haas affirme elle que des femmes ont été "frappées" et que des "gaz lacrymogènes" ont été employés par les forces de l'ordre.
Selon une source policière, la manifestation qui réunissait "plusieurs milliers de personnes" a donné lieu à des "dégradations" et des "tentatives de départ en cortèges sauvages". Juste avant d'arriver place de République, certaines manifestantes se sont allongées et quelque 200 ont scandé des slogans anti-police, a précisé cette source, évoquant également des dégradations. Les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser le cortège place de la République, a enfin assuré cette source.
"Des violences inadmissibles et incompréhensibles"
Dimanche matin, la secrétaire d'Etat chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, a également réagi sur le réseau social, estimant que "toutes les femmes doivent pouvoir manifester pacifiquement pour faire respecteur leurs droits". Selon elle, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a demandé un rapport sur le déroulé de cette soirée à la Préfecture de Police.
La préfecture de police de Paris a précisé à l'AFP que neuf personnes avaient été interpellées: six pour participation à un regroupement, une pour outrage, rébellion et jets de projectiles, et deux pour outrage et rébellion. La maire de Paris Anne Hidalgo, candidate à sa réélection, s'est dite "choquée" par des "violences inadmissibles et incompréhensibles", et a fait part sur Twitter de son "soutien aux manifestantes et manifestants". Le secrétaire national d'EELV Julien Bayou a fustigé quant à lui des "violences policières absolument injustifiables".