Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a invité lundi soir les organisateurs de la Marche pour le climat, prévue samedi à Paris, à "ne pas maintenir" cette manifestation, après les violences qui ont émaillé celle des "gilets jaunes" ce week-end. "J'espère, et j'invite même les organisateurs à ne pas vouloir maintenir cette manifestation", a déclaré Christophe Castaner lors de son audition par la Commission des lois de l'Assemblée nationale après les violences de samedi.
Il n'a toutefois pas semblé fermer la porte à un maintien, ajoutant que si les organisateurs confirmaient la tenue du défilé, "nous discuterions avec eux des modalités de sécurisation". Plus de 140 marches sont prévues samedi en France et à l'étranger, à l'appel de plus de 60 associations, "pour faire sonner l'alarme climatique", selon l'association Attac qui fait partie des organisateurs. En fin d'après-midi lundi, Emmanuel Grégoire, premier adjoint de la maire de Paris, Anne Hidalgo, s'est prononcé pour "un moratoire sur les manifestations" à Paris en attendant que le climat social se calme, n'excluant pas un report de la Marche pour le climat de samedi.
Revoir la doctrine du maintien de l'ordre. Arc de Triomphe tagué et saccagé, grilles du jardin des Tuileries arrachées, véhicules incendiés, magasins pillés... Les violences du week-end à Paris ont donné lieu au chiffre record de 363 gardés à vue, selon le parquet de Paris. Lors de son audition lundi, Christophe Castaner a également promis de revoir à l'avenir la doctrine d'emploi du maintien de l'ordre en France. "L'ordre public est une question majeure, très évolutive. Il faut revoir la doctrine d'emploi, les conditions d'emploi" du maintien de l'ordre, "nous avons des doctrines qui ne sont plus adaptées à la réalité", a estimé le ministre de l'Intérieur. En cas de nouveaux rassemblements à Paris samedi prochain, Christophe Castaner s'est engagé à renforcer les forces présentes dans la capitale et à "travailler sur la mobilité" de celles-ci.
Malgré les critiques, Christophe Castaner a défendu les choix stratégiques du maintien de l'ordre à Paris le 1er décembre et a assumé le choix de sanctuariser, sur le modèle d'une fan-zone, les Champs-Élysées pour permettre aux manifestants d'y défiler. Sur la question de la sécurisation de la place de l'Étoile et de l'Arc-de-Triomphe, qui a fait l'objet de nombreuses dégradations, il a précisé que le monument était défendu par deux forces mobiles qui ont perdu puis repris le site "six fois dans la journée".