"François Fillon ne doit ses déboires qu’à ses propres turpitudes", voilà les mots sévères du parquet national financier, mardi, au procès du couple Fillon notamment poursuivi pour détournement de fonds publics. De lourdes peines ont été requises : cinq ans de prison dont trois avec sursis pour l’ex-candidat à la présidentielle et 3 ans avec sursis contre son épouse, soupçonné d’avoir bénéficié durant de nombreuses années d’un emploi fictif d'assistante parlementaire.
"Le parquet financier a démontré depuis le début qu’ils allaient avoir cette approche extrêmement ferme, qui est plus de principe que de droit", s’agace auprès d’Europe 1 maître Antonin Lévy, l’avocat de François Fillon. "On a beaucoup de punchlines, d’éléments qui sont là pour être repris et fonctionner dans les médias, beaucoup d’ironie, de méchanceté, mais pas beaucoup de faits et de dossiers", dénonce-t-il à propos d’un réquisitoire sans concession, qui a duré plus de quatre heures.
"On ne cite pas les multiples témoins qui ont été entendus, on balaye assez facilement les éléments versés par la défense", poursuit l’avocat. Et de conclure : "Ça n’est pas du droit, c’est de la politique que fait le parquet national financier !"
Un rôle inexistant
Si la défense a fait valoir le travail de Penelope Fillon comme discret mais indispensable à la carrière de son époux, le Parquet national financier la considère comme "victime en quelque sorte consentante des agissements de son mari", estimant notamment que sa présence à ses côtés, au cours de divers visites et événements culturels, ne sauraient constituer un véritable emploi d’assistante parlementaire.