La circulation alternée va-t-elle décourager les clients ? C'est la crainte des commerçants parisiens, samedi, qui envisagent les conséquences des mesures prises face au pic de pollution, à une semaine seulement de Noël. "Il ne manquait plus que ça", se désole ainsi Joël, qui tient depuis 35 ans une boutique de chemises pour hommes à proximité de la Porte Maillot. "Beaucoup de gens ne vont pas rentrer dans Paris et iront dans les centres commerciaux en banlieue", craint-il. "Si on veut faire mourir Paris, il n'y pas mieux. Je remercie madame Hidalgo."
Sur l'avenue des Ternes, Joël n'est pas le seul à craindre un contrecoup. "Nos clients viennent en voiture, se garent devant et repartent aussitôt", décrit Lorène, vendeuse dans une petite maroquinerie. "Donc, quand il y a la circulation alternée, certains ne peuvent pas. On a très peur." D'autant plus que le mois de décembre représente tradtionnellement un tiers des ventes de l'année, reconnaît-elle.
La mairie prône l'"indulgence". Un peu plus loin, Karine vend du linge de maison. Elle aussi est remontée comme une pendule. Et quand on lui dit qu'y aura quand même les propriétaires de voitures à numéro impair, elle répond avec un sourire un peu crispé : "Pour le linge de maison, il n'y a pas que les clients avec les plaques impaires qui peuvent acheter des couettes, des oreillers et des éponges."
À la mairie de Paris, on se veut compréhensif… et souple, face à une situation exceptionnelle. "Je sais que c'est un week-end important. On a demandé aux forces de police de faire preuve d'indulgence et de discernement", a insisté Christophe Najdovski, maire-adjoint de Paris en charge des transports et de l'espace public, samedi, sur Europe 1.