François de Rugy a fait part de ses doutes mercredi quant à l'efficacité d'actions en justice en faveur du climat après le recours gracieux engagé contre l'Etat français par le maire de Grande-Synthe pour "inaction" en matière de lutte contre le réchauffement.
"C'est symbolique" estime le ministre. "Je suis tout à fait prêt à le rencontrer, d'abord pour comprendre sa démarche, parce que vous voyez bien que faire des démarches dans les tribunaux... Franchement, vous croyez que c'est dans les tribunaux qu'on va régler le problème du dérèglement climatique ?", a déclaré le ministre de la Transition écologique sur France Inter. "On va dire que c'est symbolique, une façon symbolique de dire 'on n'en fait pas assez'", a-t-il ajouté.
Le maire écologiste de Grande-Synthe Damien Carême a déposé un recours gracieux auprès du ministère "pour que la France mette enfin en place les politiques nécessaires pour respecter les engagements que nous avons pris, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui", a indiqué mardi son avocate Corinne Lepage. À partir de la réception du recours gracieux, le gouvernement dispose d'un délai de deux mois pour accéder à la demande du plaignant. "Si dans les deux mois, on n'a pas de réponse ou si l'État nous répond 'non', on ira devant le juge", a affirmé l'ancienne ministre de l'Environnement.
La "contradiction dans laquelle nous sommes". "C'est le comble au moment où nous sommes en plein débat sur la taxe carbone", a répondu l'actuel ministre, alors que le gouvernement reste inflexible sur la taxe sur les carburants face au mouvement des "gilets jaunes". Il a souligné la "contradiction dans laquelle nous sommes" entre des discours reprochant à l'Etat de ne "pas aller assez vite, pas assez fort, pas assez loin dans l'action contre le dérèglement climatique" et d'autres qui "disent au contraire 'oh là là il faut tout arrêter', à la première difficulté".
"L'écologie qui agit ce n'est pas facile (...). Si M. Carême a des idées pour que ce soit plus facile, pour que beaucoup plus de Français y participent, que des entreprises y participent et disent on va plus vite, on va plus loin, on va plus fort, moi je serais le premier à en être satisfait", a-t-il ajouté. Face aux dérèglements climatiques, les recours en justice se multiplient dans le monde, contre des Etats ou des entreprises.