L'affaire, retentissante, avait secoué le célèbre "36 Quai des Orfèvres". En juillet 2014, on apprenait que plus de 52 kilos de cocaïne avaient été volées dans la salle des scellés de la Brigade des stupéfiants (48 kilos de drogue, plus les emballages). Deux ans et demi après, neuf personnes vont comparaître à partir de ce mardi après-midi devant le tribunal correctionnel de Paris. Parmi eux, le principal prévenu : Jonathan Guyot, un policier de cette fameuse Brigade des stups, soupçonné d'avoir volé la drogue dans son propre service. Mais malgré les preuves, le policier conteste les accusations.
Reconnu par ses chefs. En dépit des éléments accablants, Jonathan Guyot, 36 ans, continue de nier les évidences. Il dit que ce n'est pas lui qu'on voit sur les vidéosurveillances du "36" cette nuit-là, en train de porter deux gros sacs remplis de pains de cocaïne alors même que ses chefs et les policiers en faction l'ont reconnu. Dans son téléphone, les enquêteurs ont même découvert la combinaison du coffre qui renfermait la clé de la salle des scellés.
Ses complices se débarrassent de 350.000 euros. Quant au butin - la cocaïne - il n'a jamais été retrouvé. En revanche, les enquêteurs ont saisi un peu d'argent, mais l'essentiel a disparu. Jonathan Guyot aurait planqué 400.000 euros chez deux amis d'enfance. Mais ils s'en seraient débarrassé : l'un, en jetant 200.000 euros dans des poubelles, l'autre, en faisant appel au frère de Guyot, lui aussi policier, qu a reconnu être allé couler, une nuit, 150.000 euros dans le lac de Créteil !
Christophe Rocancourt impliqué. Les 50.000 euros restants, il les a remis plus tard à un complice de Christophe Rocancourt, celui qu'on surnomme "l'escroc des stars", qui a sympathisé en prison avec Jonathan Guyot ! Un improbable scénario après un vol de cocaïne inédit. Dans cette affaire, la femme du policier est aussi jugée pour avoir tenté de lui fabriquer un alibi et aidé à détruire des preuves. Le procès doit se tenir jusqu'au 17 mars.