Plus de deux Français sur trois (68%) pensent que leur patron profitera de la réforme du code du Travail pour réduire leurs droits, même si 63% estiment que le code actuel est inadapté au monde du travail, d'après un sondage OpinionWay* publié mercredi. D'après cette enquête d'opinion réalisée pour le compte des éditions Tissot, les personnes sondées considèrent majoritairement (68%) que leur patron profitera de la réforme pour réduire leurs droits si le futur code du Travail laisse davantage de place à la négociation par accord d'entreprise.
Un code largement jugé inadapté. Pour 29% des personnes interrogées, le code du Travail reste l'élément le plus important pour assurer la protection des salariés, devant les accords de branche (20%), les représentants du personnel (15%) ou les syndicats au sein de l'entreprise (12%). Mais 63% jugent cependant le code actuel inadapté au monde du travail. Seules 35% des personnes interrogées estiment qu'il est adapté et seules 6% le jugent "tout à fait" en adéquation avec le monde du travail.
Relancer l'embauche ? Par ailleurs, 64% des salariés pensent que les entreprises n'embaucheront pas plus facilement si elle peuvent licencier plus facilement. Une proportion identique de sondés (64%) désapprouve aussi le plafonnement des indemnités prud'homales en cas de litige pour licenciement injustifié, ainsi que le prévoit la réforme par ordonnances du code du Travail.
Aligner secteur public et privé. D'après ce sondage, 50% des personnes interrogées estiment que les salariés eux-mêmes, par référendum, sont les plus à même de représenter l'ensemble des salariés dans l'entreprise, devant les représentants du personnel (35%) et les délégués syndicaux (14%). Les salariés français pensent en grande majorité (80%) que les règles du droit du travail devraient être identiques dans le secteur public et dans le privé. Dans le détail, 66% des salariés du public y sont favorables, et 87% des salariés du privé.
*Enquête réalisée en ligne entre le 16 et le 19 août 2017 auprès de 1.014 salariés de 18 ans et plus selon la méthode des quotas. Marge d'erreur de 1,5 à 3 points.