Les actions des agriculteurs la semaine dernière ont provoqué 400.000 euros de dégâts dans l'agglomération d'Agen, selon le maire, et la facture s'élève aussi à des centaines de milliers d'euros sur d'autres territoires à travers le pays. "Je confirme que les dégâts sont estimés à 400.000 euros. Nous devons affiner ces chiffres", a déclaré Jean Dionis du Séjour (MoDem) à un correspondant de l'AFP, confirmant une information du journal Sud Ouest.
"La ville va demander à l'État une participation qui serait légitime"
"L'agglomération en prendra une partie, la ville aussi. La ville va demander à l'État une participation qui serait légitime. Ce sont ses bâtiments qui étaient visés", a-t-il ajouté. La préfecture, recouverte à plusieurs reprises de lisier, a été une des principales cibles des actions menées la semaine dernière à Agen par la Coordination rurale, qui a également visé la Direction départementale des territoires ou la Mutualité sociale agricole. Les feux de paille et de palettes ont également endommagé les chaussées devant les bâtiments.
Dans l'agglomération, la Coordination rurale a également bloqué l'autoroute A62 et déversé des pneus, de la paille ou du lisier sur des hypermarchés, une centrale d'achats ou encore des voies ferrées. Le conseil départemental est en train d'évaluer les dégâts provoqués sur des routes dont il a la gestion. Celui de Haute-Vienne, traversé lundi et mardi par le convoi de la Coordination rurale en direction de Rungis, ne peut pas "chiffrer précisément l'étendue des dégâts" mais "il s'agit bien de plusieurs centaines de milliers d'euros", selon son vice-président en charge des mobilités, Stéphane Destruhaut.
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"Le trafic s'est reporté sur notre réseau de routes départementales qui n'est pas en capacité de supporter le trafic qui circule habituellement sur l'autoroute", ajoute-t-il, évoquant des "ornières" ou encore "des poids lourds qui se sont renversés sur des routes qui n'étaient pas adaptées". À Toulouse, la mairie a annoncé le 22 janvier avoir porté plainte contre X en raison du coût du nettoyage "estimé à 90.700 euros", selon un communiqué, après le défilé de plusieurs centaines de tracteurs le 16 janvier. Les agriculteurs avaient déversé fumier, branchages et pneus devant des bâtiments administratifs.
"En Moselle, samedi, on a nettoyé 76 semi-remorques de déchets sur l'autoroute", a pour sa part déclaré le directeur général de la Sanef, Arnaud Quémard, sur BFMTV mardi matin. "C'est 150.000 euros de décharge que l'on doit financer, de manière à rendre l'autoroute à la circulation".