Colère des agriculteurs : dans le Tarn, les camions important de la nourriture venant de l'étranger sont contrôlés

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Charles Luylier // Crédits photo : Luc Auffret / ANADOLU / Anadolu via AFP

Après la FNSEA et les Jeunes agriculteurs ce dimanche, les agriculteurs de la Coordination rurale et ceux de Résistance paysanne ont lancé leur mobilisation. Une centaine d'actions sont prévues dans le siège des préfectures à Beauvais, dans l'Oise, à Châlons-en-Champagne, dans la Marne et partout en France.

L'expression d'un ras-le-bol de toute une profession. Les agriculteurs du Tarn ont fouillé, ce lundi, tous les camions transportant de la marchandise étrangère. Au bord des départementales, pas un camion n'échappe au contrôle de la centaine d'agriculteurs présents. "Lorsque l'on te dit de t'arrêter, tu t'arrêtes. Pu***, ce n'est pas compliqué quand même", a tonné un agriculteur à un camionneur qui rechignait à la tâche. Son camion est donc ouvert de force. Et à l'intérieur, on y trouve un carton entier d'agneau de Nouvelle-Zélande vendu trois fois moins cher que l'agneau tarnais.

"Ici, en France, on ne peut pas le faire"

"Presque un avant-goût de ce qui nous attend avec les pays d'Amérique du Sud", craint Christopher Régis, président des Jeunes agriculteurs du Tarn. "Ils vont vendre ces agneaux à 8,99 euros. Ici, en France, on ne peut pas le faire. On a des gigots d'agneau élevés avec de la farine et qui sont élevés dans nos fermes. On ne peut pas vendre un produit en 8,99 euros. Si on laisse ces produits rentrer en France, ça va faire chuter nos prix", s'alarme-t-il. 

Le fait que de la viande moins chère et à la traçabilité douteuse entre sur notre territoire exaspère les agriculteurs français. "Je vais vous montrer la carte d'identité d'un bovin, vous avez la race, la date de naissance, le père, la mère, l'arbre généalogique. C'est sûr qu'au Mercosur , il n'y a pas les mêmes règles et surtout l'identité de traçabilité", a déclaré Christian, éleveur label rouge, au micro d'Europe 1. Les agriculteurs tarnais ont levé le camp lundi soir, après des premiers blocages, mais ils sont prêts à revenir si les accords du Mercosur devaient être signés en l'état.