La conductrice du car scolaire qui est entré en collision avec un train express régional à un passage à niveau à Millas, dans les Pyrénées-Orientales, jeudi dernier, a été "de nouveau placée en garde à vue" mardi, a indiqué le procureur de la République de Marseille. La conductrice avait déjà été entendue par les enquêteurs sous ce régime au lendemain de l'accident alors qu'elle était hospitalisée. Cette nouvelle garde à vue peut durer jusqu'à 48 heures. Une information judiciaire devrait être ouverte pour "homicides et blessures involontaires", alors que six collégiens ont perdu la vie dans ce drame, a par ailleurs précisé le magistrat.
Des "barrières fermées" ? Le procureur a précisé mardi, en conférence de presse, que les "constatations matérielles vont plutôt dans le sens d'une barrière fermée". Xavier Tarabeux avait déjà rapporté que la majorité des témoignages recueillis à ce stade de l'enquête faisaient état de barrières fermées. De son côté, la conductrice du car a affirmé aux enquêteurs que les barrières du passage à niveau étaient levées quand elle s'apprêtait à le franchir. "On relève sur le bas du bus, à hauteur pratiquement de la barrière, des traces. Donc on doit analyser si ces traces proviennent de la barrière", a en outre ajouté Xavier Tarabeux, n'excluant pas l'hypothèse que ces traces puissent résulter d'un précédent accrochage.
Dans l'attente des résultats techniques. Le procureur, qui se dit "prudent" dans l'attente des résultats des expertises techniques menées sur le dispositif du passage à niveau, assure qu'"en l'état, on ne détermine pas les causes exactes de cet accident". Il a toutefois d'ores et déjà rapporté mardi que l'armoire électrique, qui commande le fonctionnement du passage à niveau, "ne présentait pas de défectuosité" au moment de l'accident.
"Pas d'obstacle visuel". La scène de l'accident a été modélisée mardi grâce à un scanner en trois dimensions, pour comprendre ce qu'il s'est passé au moment de la collision. Une reconstitution du champ visuel de la conductrice du car a également été faite, pour s'assurer qu'elle disposait de toute la visibilité nécessaire au moment de s'engager sur le passage à niveau : "il n'y a pas d'obstacle visuel, si ce n'est qu'on constate qu'une fois le virage pris, on est très rapidement sur le passage à niveau", a indiqué le procureur. Seule certitude à ce stade de l'enquête : la collision ne résulte pas d'un "acte de malveillance".