Six enfants sont morts après la collision entre un TER et un autocar scolaire, jeudi, à un passage à niveau situé à Millas, dans les Pyrénées Orientales. Si la SNCF assure que le système de barrière et de signalisation du passage à niveau a fonctionné correctement, des témoins rapportent que des incidents et des dysfonctionnements étaient survenus sur cette même ligne Perpignan-Villefranche-de-Conflent, qui compte une trentaine de passages à niveau, quelques jours avant le drame.
Un incident il y a quelques jours ? De sa maison, accolée à l'un de ces passages à niveau, Patrick observe régulièrement des accidents. Selon lui, le dernier date d'il y a quelques jours, lorsqu'un camion espagnol, un 38 tonnes, coincé sur la route a bloqué deux véhicules qui s'étaient déjà engagées sur les voies. "Ils ne pouvaient plus avancer. Là, les barrières se sont déclenchées, on a évité le pire", assure Patrick qui a contacté la gendarmerie dans la foulée sans recevoir de réponses.
"Ça arrive régulièrement des incidents comme ça". Certains habitants ont donc décidé d'éviter les passages à niveau." J'ai toujours peur de voir arriver un train. Ça arrive régulièrement des incidents comme ça", explique Jacqueline. "Moi ils me font peur". Depuis sa fenêtre, Hervé voit passer le train deux fois par jour. Il ne transporte qu'une poignée de voyageurs. "Si le train n'est pas trop rentable, je ne sais pas pourquoi on le garde", déplore-t-il. "Il faudrait suspendre la liaison définitivement". Depuis le drame, aucun train n'a circulé sur cette ligne mais mercredi, il sera de nouveau sur les rails.