Le ministre de l'Environnement François de Rugy a dénoncé lundi le "comportement anormal du navire tunisien" qui s'est encastré dimanche dans un porte-conteneur chypriote à 28 km du cap Corse, donnant lieu à une nappe d'hydrocarbures "de 600 tonnes".
"C'est totalement anormal, le comportement du navire roulier tunisien", a dénoncé le ministre lors d'un point-presse à l'aéroport de Bastia après s'être rendu lundi après-midi sur zone en hélicoptère.
"La priorité, c'est de désincarcérer les deux bateaux". Selon le ministre, "des gendarmes ont été hélitreuillés sur les navires pour permettre d'élucider les circonstances" de l'accident qui s'est produit dimanche vers 7h30 lorsqu'un navire roulier tunisien, l'Ulysse, parti de Gênes, en Italie, vers Tunis, est entré en collision avec le porte-conteneurs chypriote, CLS Virginia, alors au mouillage à environ 28 km au nord-ouest du cap Corse.
"À ce stade on ne peut pas dire ce qui s'est passé mais il est évident qu'il n'y a pas eu la veille à la barre du navire roulier car sinon la collision aurait pu être évitée simplement par une navigation à vue et a fortiori avec tous les appareils électroniques", a affirmé François de Rugy.
"La première priorité, c'est de désincarcérer les deux bateaux", a-t-il dit, expliquant que "l'opération de désincarcération a commencé mais n'est pas terminée parce que c'est très compliqué, il y a presque dix mètres de la proue du navire roulier (...) qui est venu s'encastrer dans la coque du porte-conteneur". La nappe d'hydrocarbures, qui "est de l'ordre de 600 tonnes" de "fioul de propulsion pour les moteurs du porte-conteneur" et a "tendance à s'étirer vers le Nord, a commencé à être pompée par des navires antipollutions italiens", a-t-il précisé. "Tous les moyens sont mobilisés, les équipes civiles et militaires, françaises et italiennes, sont à pied d'oeuvre et font tout pour que cet accident n'ait pas de conséquences écologiques", a-t-il assuré.
Des barrages déployés autour des deux navires. Une fois désincarcéré, le navire tunisien "viendra au port de Bastia où il pourra être réparé mais où il fera l'objet d'un examen approfondi". Il avait à son bord 45 personnes dont six ont demandé à être évacuées et ont été hélitreuillées, a indiqué le ministre, précisant que les deux navires étaient en "bon état".
Le porte-conteneurs chypriote, avec "une douzaine de personnes à bord" rejoindra lui le port de Gênes en Italie. Il "était au mouillage depuis le 28 septembre, il avait signalé sa position et était dans une zone en dehors des eaux territoriales françaises donc ça n'était pas soumis à autorisation, il en avait le droit (..) il n'y a a priori rien à lui reprocher", a poursuivi le ministre.
Le plan Polmar contre la pollution maritime a été activé avec sept navires français et italiens mobilisés. "Des barrages sont déployés autour des deux navires" en cas d'une nouvelle fuite "qui serait faible car selon les experts hélitreuillés, "il n'y a pas de risque d'autre fuite que le caisson qui contenait ces 600 tonnes de fioul de propulsion", a-t-il précisé.