Le nombre d'étrangers en situation irrégulière en France est estimé à "autour de 300.000", a indiqué mercredi le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb. Pressé par les députés de droite et d'extrême droite, lors d'un débat à l'Assemblée nationale consacré au budget 2018 de l'immigration, Gérard Collomb a assuré qu'il n'y avait "aucun mystère dans les chiffres de l'immigration". "Nous pensons que nous sommes autour de 300.000 personnes en situation irrégulière", a-t-il indiqué, et "nous essayons de mener une politique pour que ceux qui sont déboutés du droit d'asile puissent être l'objet d'une obligation de quitter le territoire".
Pas de régularisation massive. Le nombre de personnes en situation irrégulière est généralement apprécié par le biais des bénéficiaires de l'Aide médicale d'État. "En septembre 2017, sur les éloignements, nous sommes en hausse de 6,5%" et "la hausse est de 124%" pour les "dublinés", qui sont censés retourner vers le pays européen où ils ont laissé une trace, a indiqué Gérard Collomb. Le ministre de l'Intérieur a assuré qu'"il y aura toujours des régularisations qui se feront au cas pas cas". Mais "si vous me demandez si la priorité est d'avoir une régularisation massive, la réponse est non", a-t-il ajouté, expliquant que la priorité était "d'empêcher qu'un certain nombre de migrants économiques puissent venir" avec des accords avec les pays d'origine notamment.
Une "meilleure intégration" des réfugiés. Le projet de loi prévoit une hausse de 26% à 1,38 milliard d'euros des crédits de la mission "immigration, asile et intégration" car "nous voulons une meilleure intégration" des réfugiés, via notamment l'apprentissage du français, le logement ou l'insertion sociale et professionnelle, a rappelé Gérard Collomb. Le gouvernement souhaite aussi "raccourcir les délais d'examen de la demande d'asile" qui sont "bien trop longs" aujourd'hui, avec la création de 15 postes à l'Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides), de 35 à l'Ofii (Office français de l'immigration et de l'intégration) et de 51 à la Cour nationale du droit d'asile (CNDA).