C'était une pratique un peu passée de mode, mais qui revient au gout du jour : les retraites spirituelles. Chez les jeunes, en seulement deux ans, les demandes ont doublé. Le principe est simple : séjourner dans une abbaye ou un monastère, plusieurs jours ou plusieurs semaines : être au contact des religieux, éventuellement participer aux offices, tout cela bien loin de l'agitation du monde extérieur.
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"Je suis une chrétienne 2.0"
Dans un couvent du Gers, les 40 chambres de l'édifice ont affiché complet tout l'été. "J'organise mon emploi du temps autour des offices. On se croirait dans une grande maison de vacances. Ça permet de ne pas avoir d'horaires, de ne pas avoir le téléphone parce que ça ne capte pas très bien", explique Clothilde, 35 ans, qui passe un séjour avec d'autres retraitants, comme on les appelle.
C'est pourtant grâce à son téléphone que Clothilde a découvert le lieu. "Les sœurs font des vidéos. Donc, forcément, je like. Je suis une chrétienne 2.0", plaisante-t-elle. Ces retraitants font partie des 15.000 abonnés de l'abbaye sur Instagram, réseau social sur lequel les religieuses joueraient presque les influenceuses. Sur cette vidéo qui cumule 50.000 vues, sœur Anne déballe un colis envoyé par le premier youtubeur de France.
Adaptation à un nouveau public
"Tibo InShape nous a envoyé du matériel pour une salle de musculation", explique-t-elle dans son réel, ces petites vidéos d'une trentaine de secondes et postées sur Instagram. Et cette communication porte ses fruits, assure sœur Diane. "Nous, on dit qu'on existe. Et c'est sûr qu'il nous arrive beaucoup plus de demandes qu'avant, y compris de jeunes qui n'ont jamais approché un monastère", conclut-elle.
Et pour s'adapter à ce public nouveau, ici, aucune obligation d'assister aux offices religieux pendant ses retraites.