"L’antisémitisme ce n’est pas le problème des juifs, c’est notre problème à tous", a déclaré Emmanuel Macron lundi au mémorial de la Shoah. Le même jour, Edouard Philippe était à Auschwitz en compagnie de lycéens français. Lors de la visite du camp, il a une nouvelle fois rappelé l'impératif de devoir de mémoire.
Autour d’Isabelle Choko, 91 ans, rescapée du camp, une poignée de lycéens de Terminale S de Jouy-Le-Moutier, dans le Val d'Oise, sont restés debout et attentifs.
"Vous êtes restée combien de temps à Auschwitz ?" ose un des lycéens. "Pas longtemps, le temps de nous embarquer pour des travaux forcés en Allemagne", répond Isabelle Choko. "On a travaillé tout l’hiver sous la neige. Je me dis 'comment ai-je pu survivre ?', ce n’est pas possible." Les questions sont précises, tout le monde écoute. Même Edouard Philippe, pourtant censé lancer un dialogue, reste à écouter sans dire un mot.
"un tel stade de déshumanisation"
"En classe on ne se rendait pas compte de ce que c’était", déclare Lauriane au micro d'Europe 1. "Ça nous fait réfléchir", renchérit Joaquim. "Comment est-ce qu’on a pu en arriver à un tel stade de déshumanisation, pour terminer sur un meurtre de masse ?"
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Pour clore cette visite, Edouard Philippe a finalement pris la parole devant un wagon ayant servi à la déportation. La voix troublée, il a exhorté les lycéens à perpétuer cette mémoire : "Puisque vous avez la chance d’être venus ici, il vous appartiendra désormais, lorsque vous le pourrez, de dire ce que vous avez vu et de faire en sorte que collectivement nous n’oubliions pas qu’il y a eu ici un des pires exemples d’inhumanité."