"Le goût, c'est fondamental parce que le goût est un toucher." En cette semaine du goût, le chef étoilé Gérard Cagna a insisté sur l'importance de ce sens au micro de Raphaëlle Duchemin sur Europe 1.
La notion de souvenir dans le goût. Un sens "fondamental" qui se met en place avant même la naissance mais qui s'apprend et se développe par la suite. "Après, on est dans la démarche du souvenir. Tout est affaire d'odeurs, de mémoire, de souvenirs et on devient nostalgique", poursuit Gérard Cagna.
A l'inverse, "il peut y avoir un rejet" de certains aliments par les enfants car "ils vont l'associer à un mauvais souvenir", explique Véronique Debroise, fondatrice de Sentosphère qui a développé le jeu "Le Loto des Saveurs".
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Goûter "dans un univers ludique" pour apprécier. Avec ce jeu, elle "cherche à lever des inhibitions et faire découvrir un certain nombre de saveurs et de sensations", précise-t-elle, toujours sur Europe 1. En goûtant quelque chose "dans un univers ludique, l'enfant est dans une situation de bien-être" et "en général, il va adorer le produit lorsqu'il va le regoûter".
"On est arrivé à mettre au point 30 petites saveurs. Il y a de la pomme, de la banane, de l'ananas, de la rose, de la violette, de la fleur d'oranger...", détaille Véronique Debroise, qui assure miser "beaucoup sur la qualité".
L'importance des parents dans l'éducation du palais. Ce jeu de société est un bon moyen de remettre la famille au centre du développement du goût chez l'enfant. "Si l'éducation sensorielle n'est pas ancrée à la maison, si elle n'est pas relayée par les parents, tous ses effets bénéfiques, comme la diminution de la néophobie alimentaire ou le gain de vocabulaire, par exemple, sont perdus dans le temps", affirme Nathalie Politzer, directrice projets et formations à l'Institut du goût.
Les parents "sont les premiers pourvoyeurs de l'éducation sensorielle des enfants". Mais Nathalie Politzer définit par ailleurs "la cantine" comme "un lieu d'apprentissage très intéressant" : "On apprend non seulement à découvrir des aliments qu'on ne consomme pas forcément à la maison mais on apprend aussi à partager un repas."
Nathalie Politzer souligne par ailleurs un axe fondamental dans la pédagogie du goût : "Dans le goût, il n'y a pas de bonne ou de mauvaise réponse. Chacun a sa propre sensibilité gustative et olfactive."