Depuis maintenant six semaines, les avocats se mobilisent pour protester contre la réforme des retraites et la volonté du gouvernement de mettre fin à leur régime autonome. Et alors que le Conseil national des barreaux présidé par Christiane Féral-Schuhl a décidé vendredi de "poursuivre une forte mobilisation", comme elle l'explique au micro d'Europe 1, le fonctionnement quotidien de la justice reste extrêmement perturbé dans les tribunaux.
Renvois à l'automne, voire à 2021
Certes, tous les tribunaux ne sont pas touchés. Mais dans ceux concernés par les mobilisations les plus fortes, les magistrats ont des sueurs froides. À Clermont-Ferrand, on compte plus de 2.500 renvois depuis le début du mouvement. À Toulouse, la totalité des dossiers criminels prévus aux assises a été reportée. À Paris, les affaires les plus importantes sont renvoyées à l'été prochain, et on va jusqu'à novembre pour les comparutions sans instruction. Quant à Marseille, on a déjà commencé à donner rendez-vous aux justiciables en 2021.
"On ne sait pas comment on va faire face à l’embolie qui s'annonce", souffle un procureur contacté par Europe 1. Il y a par ailleurs un effet "boule de neige" assez inattendu : certains magistrats ont profité du temps dégagé par le report des audiences pour écluser le règlement de leurs dossiers en attente. Ces affaires sont désormais prêtes à être jugées… quand une date sera disponible.