Mise en liquidation pure et simple ou prolongation du redressement judiciaire ? Le tribunal de commerce doit se prononcer mercredi concernant l'avenir de l'équipementier automobile et devrait pencher pour la deuxième option. Une décision très attendue par les salariés. Mais comment cette usine de La Souterraine dans la Creuse s'est-elle retrouvée dans cette situation ?
Manque d'investissement. Sous les hangars de l'usine, les machines qui pressent et plient les plaques de métal, sont toutes anciennes. Aucun investissement ou presque n'a été fait lors des dix dernières années, comme le regrette Yann Augras, un ouvrier : "Là, on est dans l'atelier des presses automatiques. Il y a des années qu'on demandait l'achat d'une 1.000 tonnes. C'est une grosse bécane qui permet de faire des pièces beaucoup plus volumineuses. On fait des soubassements de porte, des planchers de voiture et on touche d'autres marchés. Malheureusement, tous ceux à qui ont a demandé depuis plusieurs années n'ont jamais voulu investir."
"L'entreprise s'effondre peu à peu." Pas d'investissement donc pas de nouveaux produits pour les clients et les commandes chutent. "Le chiffre d'affaires s'est effondré. On passe de pratiquement 50 millions d'euros en 2012 pour être à peine au-dessus de 20 en 2016. L'entreprise s'effondre peu à peu", observe Vincent Labrousse, délégué du personnel.
Pas d'assise financière. Les clients perdent confiance en l'entreprise et en dix ans, il y a eu trois repreneurs pour une mauvaise gestion financière à chaque fois. "Quand vous faites partie d'un grand groupe, il y a une assise financière. Quand vous êtes tout seul, l'assise financière, vous ne l'avez pas. Le jour où il y a un souci financier, qui réinjecte pour relancer la machine ?", explique Patrick Brun. S'il y a de nouveaux repreneurs, "relancer la machine" pourrait passer par plus de flexibilité pour les salariés, une diversification des produits et de l'investissement matériel.
Jusqu'ici, il y avait deux repreneurs potentiels pour GM&S mais d'après Franceinfo, la famille Frey, qui a fait fortune dans l'immobilier commercial, a également déposé un dossier. Elle propose de reprendre 240 salariés sur les 277 que compte actuellement GM&S.