Poignée de main historique entre Donald Trump et Kim Jong-Un, acte héroïque du colonel Beltrame à Trèbes, entrée de Simone Veil au Panthéon... Autant d'événements historiques que Fabrice d'Almeida imagine que les enseignants de demain retiendront de l'année 2018.
Trump a fait souffler le chaud et le froid. L'année 2018 a été marquée par plusieurs événements historiques, dont une rencontre internationale, celle du président américain Donald Trump et de son homologue nord-coréen Kim Jong-Un en juin dernier à Singapour. "On pourrait même imaginer qu'il y aura dans un avenir lointain une nouvelle carte avec une Corée réunifiée", prédit Fabrice d'Almeida. "Les historiens pourront même dire que c'était ce jour-là que tout avait changé."
Autre événement important impliquant toujours le président américain : la dénonciation de l'accord sur le nucléaire iranien en mai. Dans ce cas, c'est l'instabilité que cela aura créé qui pourrait être mis en avant.
Du colonel Beltrame à Simone Veil en passant par Charles Aznavour. En France, l'année 2018 a été également marquée par plusieurs actes héroïques à commencer par celui du colonel Beltrame qui avait pris la place d'une otage dans le supermarché de Trèbes, dans l'Aude. La cérémonie d'hommage aux Invalides en son honneur avait été un "vrai moment de communion nationale", observe l'historien. Son cercueil était parti du Panthéon. Les futurs élèves pourront alors apprendre l'héroïsme à travers la figure d'un homme qui n'a pas hésité à tenter de désarmer le preneur d'otages et y a laissé la vie.
En juillet, Simone Veil est entrée au Panthéon. "J'ai un souvenir très ému parce que Simone Veil est à la fois Auschwitz, mais aussi la loi sur l'avortement... C'est une grande femme politique et en même temps, elle fait entrer son mari au Panthéon. C'est la première fois que cela se déroule dans ce sens", souligne Fabrice d'Almeida. C'est donc un événement important pour la société mais également pour l'Histoire.
À la manière des élèves d'aujourd'hui qui apprennent des chansons de Jacques Prévert, l'historien imagine que les professeurs de français à venir pourront prendre des chansons de Charles Aznavour - mort à 94 ans en octobre - en exemple.
La courbe de la mobilisation face aux violences des "gilets jaunes". Que retiendra l'Histoire du mouvement des "gilets jaunes" qui est toujours en cours en cette fin d'année ? L'Arc de triomphe tagué, le visage de Marianne brisé ? À l'avenir, un enseignant pourrait expliquer cet événement avec une courbe : celle de la mobilisation. Lors du premier acte de ce mouvement citoyen, 282.000 personnes étaient rassemblées puis elles ont été de moins en moins nombreuses, jusqu'à 38.600 manifestant lors de l'acte 6.
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Une courbe que l'enseignant pourrait mettre en regard avec les dégradations et manifestations de colère pour montrer que "plus on dure dans le mouvement et plus ceux qui restent sont radicaux et prêts à aller jusqu'à l'affrontement physique", propose l'historien d'Europe 1 qui rappelle également l'émergence des voitures autonomes. "Si cette société automatisée qu'on nous promet advient réellement, aura-t-on toujours des gilets jaunes ?", s'interroge-t-il. "Peut-être qu'on enseignera les gilets jaunes comme les armures du Moyen-Âge !"
Commémoration de la Première Guerre mondiale et triomphe des champions du monde. L'Arc de Triomphe a été le théâtre de plusieurs événements comme la commémoration du centenaire de la fin de la Grande Guerre. "L'Arc de Triomphe est devenu l'arche de la patrie, c'est là que l'on a toutes nos gloires, tous nos triomphes dont celui de la Coupe du monde de football et la marche triomphale sur les Champs-Élysées", rappelle Fabrice d'Almeida.