On estime à 460 le nombre d'enfants Français en Syrie. Au cours du dernier trimestre 2016, une vingtaine d'entre-eux sont rentrés sur le territoire national.
Le sujet est épineux pour les autorités françaises : celui de la présence d'enfants auprès de djihadistes qui reviennent en France, fuyant les bombardements et la reconquête des villes contrôlés par l'Etat islamique. Europe 1 a enquêté sur le sort de ces jeunes.
Discussions confidentielles. La France ne fait pas en sorte qu'ils rentrent. Ce ne sont pas les autorités qui vont les chercher, mais tout le monde est bien conscient du problème, qui a d'ailleurs fait l'objet de discussions confidentielles la semaine dernière entre François Hollande et le Premier ministre irakien Haïder al-Abadi lors de la visite du chef de l'Etat à Bagdad.
Pas d'enfants combattants en France. On estime à une petite vingtaine le nombre de d'enfants français ayant pris les armes en Syrie. Le dernier exemple connu en date concerne deux garçons d'une dizaine d'années qui ont exécuté des militaires syriens et qui ont été filmés. La justice française a ouvert une enquête au mois de mai dernier. Pour l'instant, les autorités judiciaires sont formelles : aucun des ces enfants combattants n'est rentré sur le territoire national.
S'ils survivent sur place aux bombardements et au combat, ils risquent avant tout d'être capturés par les forces militaires locales - irakiennes ou turques - et d'être remis au régime syrien fidèle à Bachar al-Assad et poursuivis pour crimes de guerre sans espoir d'être transférés en France puisqu'il n'y a aucun accord d'extradition.
Prise en charge par les services sociaux. Le deuxième chiffre parlant est celui du nombre global d'enfants français présents en Syrie. Les autorités les estiment à 460, avec une moitié d'entre eux qui seraient âgée de moins de 5 ans. S'ils parviennent à quitter les zones de combat et à rentrer en France, leurs parents seront quasi systématiquement incarcérés et eux seront pris en charge par les services sociaux français. Au dernier trimestre 2016, une petite vingtaine sont rentrés et ont été placés soit en foyer, soit en familles d'accueil soit auprès d'un tiers de confiance, un membre de leur famille par exemple.
L'attente d'une circulaire. Il faut aussi les suivre psychologiquement, évaluer leur traumatisme, leur éventuel degré d'endoctrinement. C'est là que c'est confus : plusieurs ministères travaillent depuis quelques mois dans l'urgence pour préparer une circulaire qui mettrait à plat cette prise en charge. Une circulaire, nous dit-on, qui devrait être prête dans les semaines qui viennent.
En cas de répression. Dans l'hypothèse d'un retour d'enfants combattants, il ne s'agirait plus alors d'accompagnement mais de répression, avec une particularité en droit français : les moins de 10 ans ne sont pas passibles de sanctions pénales. On parle de mesures éducatives uniquement. L'incarcération est possible uniquement au dessus de 13 ans.