Quatre millions et demi d'euros de voitures volées, 18 mois d'enquête, 40 personnes arrêtées… Un important trafic de voitures entre la France et l'Espagne vient d'être démantelé par la gendarmerie française et la Guardia Civil espagnole. Europe 1 vous révèle les détails de cette enquête hors norme.
Un impressionnant trafic de voitures volées entre la France et l’Espagne a été démantelé conjointement par la gendarmerie française et la Guardia Civil espagnole, avec l’aide d’Europol. Au total, il a fallu un an et demi d’enquête pour permettre l'arrestation de 40 personnes, dont huit en France, accusés d’être les "exportateurs". Retour sur un coup de filet à plusieurs millions d’euros.
Plusieurs modes opératoires
C’est un centre de contrôle technique près de Madrid qui a donné l’alerte, en voyant défiler un grand nombre de véhicules aux papiers douteux. Mois après mois, les enquêteurs ont repéré plusieurs équipes de voleurs, qui changeaient leur mode opératoire au fur et à mesure.
" Ils repéraient la voiture qu’ils voulaient voler dans la rue, puis ils s’approchaient avec un camion de dépannage, soulevaient la voiture, et l’emmenaient dans un endroit pour faire changer l’immatriculation "
Les premiers vols ont eu lieu dans la région de Madrid. "Au début, ils volaient juste par la force, en cassant la serrure. Puis, ils ont utilisé une autre méthode en utilisant des grues : ils repéraient la voiture qu’ils voulaient voler dans la rue, puis ils s’approchaient avec un camion de dépannage, soulevaient la voiture, et l’emmenaient dans un endroit pour faire changer l’immatriculation, falsifier le numéro de série du châssis et faire de faux documents", raconte le capitaine de l'Unité centrale des opérations de la Guardia Civil, Carlos Leal. "À la fin, ils louaient des véhicules dans toute l'Espagne, sous une fausse identité, et ne les rendaient pas à la fin de la location."
Des voitures de moyenne gamme
Les trafiquants volaient des voitures de moyenne gamme, entre 20.000 et 40.000 euros que les huit Français arrêtés, des trentenaires de la région de Rodez, revendaient juste en dessous du prix d’occasion. Ils faisaient des allers-retours pour chercher les voitures volées et falsifiées pour les revendre à des concessionnaires autour de Rodez, majoritairement via des plateformes Internet de revente, après les avoir enregistrées dans la base officielle.
En France, c’est l’OCLDI (Office central de lutte contre la délinquance itinérante) qui s’est chargé de l’enquête, avec la brigade de recherche de Rodez. Pas moins de 118 véhicules ont été suivis au cours de l’enquête, débutée en janvier 2018, pour un total de quatre millions et demi d’euros.