Les premiers résultats des concours de professeurs des écoles et des enseignants du secondaire montrent une nouvelle fois que des académies ont du mal à recruter des maîtres et que certaines matières, dans le secondaire, ne font pas non plus le plein.
Un concours par académie. Côté professeurs des écoles, c'est à nouveau l'académie de Créteil, au sud-est de Paris, qui affiche un net déficit, malgré l'ouverture depuis 2015 d'un concours supplémentaire. Quelque 1.800 postes étaient ouverts mais seuls 1.350 candidats ont été reçus, indique mardi Francette Popineau, co-secrétaire générale du SNUipp-FSU, premier syndicat des enseignants du primaire (écoles maternelles et élémentaires). Pour ces enseignants, les concours se déroulent par académie.
Un déficit d'attractivité. Dans celle de Versailles, elle aussi déficitaire l'an dernier, "la situation s'est améliorée", "avec une différence entre les postes offerts et le nombre de candidats reçus ramenée à 92", ajoute Francette Popineau. La Guyane affiche, elle, une différence de 19 (210 postes ouverts, 191 candidats reçus), un chiffre qui peut paraître faible mais la situation est "déjà très délicate dans cette académie". Au total, sur l'ensemble des académies, 573 postes offerts par les concours cette année n'ont pas été pourvus, sur un total de 13.000 postes ouverts. Ce déficit interroge sur l'attractivité du métier, qui souffre notamment, selon le SNUipp, de salaires trop peu élevés pour des recrutements effectués à bac+5. Les étudiants en filière scientifique en particulier préfèrent s'orienter vers des professions plus rémunératrices et qui recrutent.
Le secondaire également touché. Côté enseignement secondaire, où les concours se passent par matière et au niveau national, les disciplines déficitaires restent les lettres classiques (85 reçus au CAPES externe pour 230 postes ouverts), l'allemand (125 reçus pour 345 postes ouverts) et l'anglais (847 reçus pour 1.190 postes), selon les chiffres publiés sur le site Publinet du ministère de l'Education. Les résultats du CAPES mathématiques, traditionnellement déficitaires, sont attendus mercredi. Par rapport à l'an dernier, les lettres classiques font mieux (68 candidats seulement avaient été admis en 2016), l'allemand moins bien (149 admis en 2016), de même que l'anglais (1.055 reçus en 2016).