Direction d'Air France et syndicats de pilotes n'ont pas réussi à avancer jeudi vers une sortie du conflit salarial qui touche la compagnie depuis février, a-t-on appris vendredi de sources concordantes. Alors que l'intersyndicale réunissant dix syndicats (dont ceux de pilotes) enchaîne les jours de grève pour obtenir une augmentation générale de 6%, le SNPL et le Spaf exigent des revalorisations salariales supplémentaires propres aux pilotes, égales à +4,7%.
La direction demande aux syndicats de suspendre la grève. De "nombreuses revendications" ont été "examinées et discutées" jeudi entre les syndicats de pilotes et le directeur général d'Air France, Franck Terner, afin de "trouver un compromis équilibré" pour les deux parties, a indiqué la direction de la compagnie dans une déclaration. Celle-ci "a demandé aux syndicats de suspendre la grève pour laisser la négociation avancer, ce qu'ils ont refusé, exigeant pour cela l'acceptation de toutes leurs revendications", précise-t-elle.
"C'est faux!", a répliqué auprès Grégoire Aplincourt, président du Spaf. "Nous avons dit que nous étions prêts à négocier par rapport à l'objet de notre préavis de grève, mais la direction essaye de nous emmener sur un autre terrain", celui des "contreparties". Cela fait "des années que nous faisons des efforts", en ayant enchaîné "trois plans d'affilée" (baptisés respectivement Transform, Perform, Trust Together), "maintenant on leur dit: 'investissez dans vos personnels'", a-t-il ajouté. Selon lui, "la négociation s'est terminée hier soir à l'initiative de la direction, dans une ambiance assez tendue".
Quatre journées de grève depuis février. Disant faire face à un "ultimatum" des pilotes, la direction de son côté dit déplorer "la poursuite de ces grèves insoutenables pour la large majorité des salariés" et des clients. Le conflit salarial a donné lieu à quatre journées de grève depuis le 22 février. Sept autres sont programmées en avril, la prochaine étant samedi. Vendredi, sur RTL, le PDG d'Air-France-KLM Jean-Marc Janaillac a une nouvelle fois rejeté l'idée d'une augmentation de 6% des salaires, car elle "remettrait en cause les efforts" de la compagnie en terme de compétitivité et compromettrait de futurs investissements.