Le groupe Eram profite-t-il d'un article de la loi Macron pour se débarrasser de Tati à moindre coût ? C'est en tout cas ce que pensent les syndicats.
Passée inaperçue à l'époque, cette mesure assouplit les contraintes des entreprises lorsqu'elles mettent en oeuvre un plan social. Le principe ne change pas. Pour apprécier la qualité du plan, la direction du travail regarde si les efforts de reclassement sont à la hauteur des moyens de l'entreprise, ou du groupe si celle-ci appartient à un groupe.
Un boulevard pour les groupes prospères. Mais, la loi Macron a introduit une dérogation lorsqu'une entreprise est placée en redressement ou en liquidation judiciaire. Dès lors, on ne regarde plus quels sont les moyens du groupe pour ne s'intéresser qu'à ceux de l'entreprise, sachant qu'ils sont forcément limités puisqu'elle a été placée en redressement.
En clair, pour les détracteurs de cette loi, il s'agit-là d'un boulevard pour les groupes prospères qui voudraient se débarrasser d'une filiale sans en supporter le coût. Il leur suffit d'assécher financièrement cette filiale puis de la placer en redressement judiciaire. Le tour est joué, pas besoin de casser sa tirelire pour financer un plan social coûteux. Dans l'esprit des syndicats de Tati, c'est exactement ce qu'a fait le groupe Eram de façon délibérée.