L'actuel PDG de Radio France Mathieu Gallet, soupçonné de "favoritisme" dans des contrats passés entre 2010 et 2014 alors qu'il présidait l'Institut national de l'audiovisuel (INA), va être jugé devant un tribunal correctionnel, a appris vendredi l'AFP auprès du parquet de Créteil.
Le montant des contrats visés s'élève à 428.000 euros. Le procès est fixé au 16 novembre et le montant total des contrats visés par l'enquête préliminaire, passés avec des sociétés de conseil en communication, s'élève à 428.000 euros, a précisé le parquet. L'affaire avait démarré en juin 2015 après un signalement du ministère de la Culture. L'enquête, confiée à la Brigade de répression de la délinquance économique (BRDE), portait sur des soupçons d'irrégularités dans des contrats de plusieurs centaines de milliers d'euros conclus sans mise en concurrence, une règle qui encadre habituellement les attributions de marchés publics. Une note du Contrôle général économique et financier (CGEFI), service du ministère de l'Économie qui contrôle la gestion de l'argent public, avait pointé deux mois plus tôt des "dysfonctionnements et irrégularités".
Certains contrats pas concernés en raison du délai de prescription. Les sociétés mises en cause sont Balises et Roland Berger Strategy, a indiqué le parquet. Les contrats passés en 2010 et 2011 pour un montant de 50.000 euros avec OpinionWay, également soupçonnés d'entorse à la concurrence, ne sont finalement pas concernés par le renvoi, le délai de prescription étant dépassé.
La présidence Gallet à l'INA déjà épinglée. En mai 2016, un pré-rapport de la Cour des comptes, dont les conclusions définitives sont toujours attendues, avait également épinglé les dépenses de l'INA sous la présidence de Mathieu Gallet. Outre les contrats douteux, la Cour avait pointé les frais de réception de l'ancien président de l'INA : 61.063 euros entre 2012 et avril 2014, "soit une moyenne de plus de 2.300 euros par mois, ce qui paraît très conséquent pour un établissement de la taille de l'INA", avait souligné la Cour.
Après "l'affaire du bureau" et des frais de taxi d'Agnès Saal. En 2015, le coût des travaux de rénovation du bureau de Mathieu Gallet à Radio France avait également été au centre d'une polémique, mais l'Inspection générale des finances (IGF) avait jugé que ces dépenses ne présentaient "pas de caractère abusif". L'INA a déjà alimenté la chronique judiciaire avec les frais de taxis démesurés de sa présidente Agnès Saal, qui avait succédé à Mathieu Gallet. Poussée à la démission, elle avait été condamnée pour ces faits 4.500 euros en avril 2016.