Contrôle aux frontières en Allemagne : à Nice, la plupart des riverains espèrent une mesure similaire

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Frédéric Michel (correspondant à Nice) / Crédit photo : Valery HACHE / AFP , modifié à

À partir de lundi, l'Allemagne va renforcer ses contrôles aux frontières pour lutter contre l’immigration illégale. Ces contrôles se feront aussi aux frontières françaises. À Nice, à quelques kilomètres de l'Italie, les riverains saluent cette mesure.

Envie d'un séjour en Allemagne  ? Dès lundi, il va falloir se préparer à un contrôle avant de pouvoir rentrer dans le pays. La police allemande va renforcer ses effectifs aux frontières, y compris aux portes de la France. Réaction à l'attentat de Solingen  perpétré par un clandestin au nom de l'État islamique le 23 août dernier et à la victoire historique de l'AfD, le parti d'extrême droite allemand dans deux régions.

Des contrôles aux frontières que l'espace Schengen avait pourtant abolis, mais l'immigration illégale a rebattu les cartes dans les villes frontalières. Le sujet fait désormais débat, comme à Nice, à deux pas de l'Italie, porte d'entrée de nombreux migrants en Europe.

"C'est aux États de décider s'ils ouvrent ou pas les frontières"

Fabienne est infirmière et estime que la France devrait prendre la même décision que nos voisins européens. "Ce serait bien de renforcer nos frontières aussi. Juste des contrôles afin d'éviter des drames comme les attentats. Mais je suis toujours pour le libre-échange et que nos jeunes puissent voyager librement en Europe puisque c'est quand même une avancée", estime-t-elle.

Pour Alexandre, 19 ans, étudiant, la mesure allemande coule de source. "Pour moi, c'est important de faire des contrôles pour réguler les entrées et les sorties, pour qu'il n'y ait pas tout le monde qui rentre n'importe comment dans notre pays. Il ne faut pas qu'il y ait de problèmes du terrorisme et même des délinquants en général, mais c'est une question de sécurité", détaille le jeune homme.

Un avocat niçois juge légitime la décision du gouvernement allemand : "C'est aux États de décider s'ils ouvrent ou pas les frontières. Personnellement, je pense que ce n'est pas plus mal qu'il soit fait à l'endroit précis de la frontière. Deux kilomètres après, c'est de l'hypocrisie."

"Fermer des frontières, ça ne résoudra rien"

Philippe, 60 ans, a connu l'époque où les contrôles systématiques aux frontières. "Fermer des frontières, ça ne résoudra rien. Le vrai problème, il est ailleurs. Ce n'est pas le désir d'empêcher les gens de partir chez eux, c'est surtout laisser les gens tranquilles chez eux pour qu'ils n'aient pas envie de fuir leur pays", regrette l'homme au micro d'Europe 1. 

Rencontré plus loin, ce retraité avoue qu'il faut réguler les flux migratoires. "On ne peut pas accueillir le monde entier. On a déjà du mal à loger les gens qui travaillent et qui ne trouvent pas d'habitation", pointe-t-il du doigt.