"Il y a quelque chose de sacrilège dans ce qui a été accompli" par les professeurs qui ont retenu les copies du bac, a estimé le ministre de l'Education, Jean-Michel Blanquer.
Une rentrée "très compliquée" selon les syndicats
"On a réussi à éviter que tout un pays soit troublé, et à ne pas laisser faire une tentative de déstabilisation scandaleuse", a-t-il ajouté dans un entretien au Parisien publié jeudi sur le site du quotidien. Face à la grève inédite de certains correcteurs opposés à la réforme du bac et qui ont retenu des copies, le ministre de l'Education avait décidé qu'en cas de notes manquantes, celles du contrôle continu seraient prises en compte. Et si la note du bac s'avérait finalement meilleure, c'est celle-ci qui serait conservée.
Interrogé pour savoir s'il allait changer les modalités de correction en 2020, il a répondu qu'en effet des conséquences seraient tirées de ce qui s'est passé: "Nous allons faire évoluer les modalités d'organisation pour se prémunir". Alors que des organisations syndicales ont déjà annoncé une rentrée "très compliquée", avec des préavis de grève déposés pour septembre, le ministre a dit prévoir le déploiement d'"une gestion des ressources humaines de proximité".
Objectif: "que les professeurs aient un interlocuteur à moins de 20 minutes de leur établissement pour parler de leur carrière", une réponse selon lui au "sentiment d'isolement qu'éprouvent parfois les enseignants".
Jean-Michel Blanquer vante la "liberté" de la réforme
Les détracteurs du ministre s'opposent notamment à la réforme du bac et du lycée qui se mettra en place à la rentrée pour les élèves de Première. Cette année, les élèves n'ont pas fait le choix d'une filière (Littéraire, Economique et Social, Scientifique), mais de trois spécialités, qui seront ramenées à deux en classe de Terminale. "Les élèves se sont emparés de la liberté offerte par la réforme", s'est félicité le ministre.
"Un quart ont pris la combinaison maths-physiques-SVT", ce qui est "très en dessous des 55% d'élèves qui faisaient S jusqu'ici", a-t-il détaillé. "Quinze à 20% ont opté pour une combinaison avec des maths et deux autres disciplines scientifiques", a-t-il poursuivi. "Les nouvelles matières comme 'histoire-géographie géopolitique et science politique', ou 'science informatique et numérique' ont été très choisies", a enfin indiqué Jean-Michel Blanquer.