Coronavirus : la comparaison avec la guerre est "très juste" estime Robert, 94 ans

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Pauline Rouquette , modifié à
Au cours d'une émission spéciale de "Hondelatte raconte" dans laquelle les auditeurs étaient invités à témoigner sur leur expérience de la crise du coronavirus qui bouleverse actuellement la France, Robert, 94 ans, a assuré que la comparaison faite par Emmanuel Macron avec la guerre - qu'il a lui même vécue il y a plus de 80 ans - n'a rien d'exagéré.
TÉMOIGNAGE

"J'avais déjà dit à plusieurs personnes autour de moi : ça me rappelle la guerre", confie Robert, 94 ans, à Christophe Hondelatte. Au lendemain de l'allocution du chef de l'État, qui a comparé la situation liée au coronavirus à un état de guerre, l'émission "Hondelatte raconte", sur Europe 1, se transforme. Christophe Hondelatte attend que ce soit vous qui lui racontiez : votre confinement, votre regard sur la crise que vivent, ensemble, les Français. C'est pour cela que Robert, qui a vécu la Seconde Guerre mondiale, a décroché son combiné et appelé le 3921.

"Tout le monde se baladait avec un masque à gaz"

"Je trouve que le comparatif (avec la guerre) est très juste", explique Robert, faisant référence à l'allocution du président Emmanuel Macron concernent la crise sanitaire liée au coronavirus, lundi soir. À six reprises, sur un ton martial visant à mobiliser contre un "ennemi (...) invisible, insaisissable", le chef de l'État a répété : "Nous sommes en guerre". Une anaphore jugé bien alarmiste par plusieurs commentateurs. 

Robert, pourtant, voit de nombreuses similitudes entre ce que nous vivons actuellement, et ce qu'il a vécu il y a plus de 80 ans. "Le 3 septembre 1939, la guerre s'est déclarée", se rappelle-t-il. "On allait à l'école, tout était pareil sauf que c'était la guerre et que les ennemis étaient là, l'un derrière l'autre", ajoute-t-il, se rappelant tout particulièrement la peur des Français vis-à-vis des gaz. "À Paris, tout le monde se baladait avec un masque à gaz installé dans un tube que l'on traînait avec soi."

"Pour que les gens soient conscients de la situation"

Si d'aucuns pensent que la comparaison avec la guerre était de trop dans le discours d'Emmanuel Macron, Robert, lui, dit être en parfait accord avec celle-ci. "Emmanuel Macron a comparé ça à la guerre pour que les gens ne paniquent pas mais se sentent conscients de cette situation", assure-t-il.

En effet, la situation dans laquelle se trouve la France est absolument inédite. Pour une durée d'au moins deux semaines, 67 millions de Français se trouvent en situation de confinement. Ils doivent, depuis lundi midi, justifier le moindre de leurs déplacements, fournir des justificatifs attestant de leur bonne foi. D'où la comparaison, martelée par le chef de l'État, avec un état de guerre, car, comme ce dernier l'a aussitôt précisé : "Jamais la France n’avait dû prendre de telles décisions en temps de paix".