Tandis que l'état d'urgence est levé en métropole, la situation sanitaire continue d'inquiéter en Guyane. La région a même été déclarée "en situation de vulnérabilité" vendredi par Santé publique France. Pourtant, à la veille d'une visite du Premier ministre Jean Castex et du ministre de la Santé Olivier Véran, la directrice générale de l'ARS Guyane, Clara de Bort, se veut rassurante. Invitée du "Grand journal du soir" d'Europe 1 samedi, elle estime que la Guyane a "tiré les leçons" de l'épidémie de coronavirus en métropole.
Des capacités hospitalières multipliées par quatre
Si ce territoire amazonien voisin du Brésil comptait vendredi 5.704 cas de coronavirus confirmés, dont 131 hospitalisations et 26 patients en réanimation, et 23 décès, pour une population officielle de 300.000 habitants, Clara de Bort rappelle que "les capacités des hospitalisations en réanimation ont été multipliées par quatre, et bientôt par cinq, sur le territoire". Un "gros effort" fourni par la Guyane allié à des évacuations sanitaires qui doivent permettre au milieu hospitalier de mieux supporter la pression du flux des patients atteints par le Covid-19.
L'ESSENTIEL CORONAVIRUS
> Coronavirus : ce que l'on sait sur la transmission par micro-gouttelettes dans l'air
> Coronavirus : trois raisons de continuer à respecter les gestes barrières
> Vacances : les grands-parents doivent-ils s'inquiéter de garder leurs petits-enfants ?
> Peut-on attraper le coronavirus dans un avion ?
> Coronavirus : les 5 erreurs à ne pas commettre avec votre masque
"Nous avons eu beaucoup plus de temps pour nous préparer"
"On a tiré les enseignements de la métropole", insiste-t-elle, pointant que la "douzaine d'évacuations sanitaires" réalisées jusqu'à présent représentent l'équivalent d'un service de réanimation "que l'on n'a pas eu à mettre en place trop rapidement dans nos établissements".
"Nous avons eu beaucoup plus de temps pour nous préparer [le pic de l'épidémie ayant débuté après le déconfinement, ndlr], et nos médecins ont tiré les leçons de 'votre' épidémie. La notre est différente, c'est une première vague qui ressemble à ['votre'] deuxième." Et de rappeler pour appuyer son propos que "trois mois se sont écoulés en Guyane entre le premier cas de coronavirus et le millième, alors que cela n'a pris qu'une semaine en métropole".
Une "épidémie très difficile"
Pour autant, Clara de Bort ne minimise en rien l'épreuve que traverse la Guyane et évoque une "épidémie très difficile". Et le retour à la normale est encore loin, puisque selon un décret paru samedi, "sont interdits, sauf s'ils sont fondés sur un motif impérieux d'ordre personnel ou familial, un motif de santé relevant de l'urgence ou un motif professionnel ne pouvant être différé, les déplacements de personnes par transport public aérien entre la Guyane et Mayotte, et tout point du territoire de la République".