A une semaine de Pâques, le secteur de la chocolaterie est très inquiet. Les ventes de chocolat à cette période de l'année représentent 30% du chiffre d'affaires annuel. A l'heure de l'état d'urgence sanitaire mis en place en raison de l'épidémie de coronavirus, certains artisans essaient de s'organiser pour pouvoir ouvrir leur boutique quelques jours, d'autres ont déjà pris la décision de laisser le volet baissé.
"Pâques n'aura pas lieu chez Benoit cette année, nous avons décidé de fermer nos boutiques pour mettre à l'abri nos salariés", lâche tristement Anne, la patronne de la chocolaterie Benoit à Angers, dans le Maine-et-Loire. C'est une première en quatre ans pour l'enseigne. "C'est un choc, nous avons du mal à y croire." Mais Anne, va tout de même essayer d'écouler les stocks qu'elle avait préparés pour Pâques.
"On ne fabrique plus rien, la production s'est complètement arrêtée"
"A mon niveau, je vais essayer de répondre à quelques demandes de clients", explique-t-elle. "Mais ça va être difficile car je suis seule avec ma sœur qui, elle, habite Paris." Comme Anne, ce sont des milliers d'artisans chocolatiers qui tentent de s'organiser : commandes en ligne, livraisons, drive... Toutes les solutions sont les bienvenues pour limiter les pertes.
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"On ne fabrique plus rien, la production s'est complètement arrêtée", expose Frédéric Chambeau de la Confédération des Chocolatiers et Confiseurs de France. "L'idée maintenant, c'est de vendre dans la boutique. Le problème, c'est qu'on ne vendra pas. En moyenne, aujourd'hui, les chocolatiers sont en train de perdre entre 60 et 70% de leur chiffre d'affaires." L'après Pâques ne s'annonce pas plus réjouissant puisque l'été est traditionnellement la période la plus creuse pour le secteur du chocolat.