En pleine crise de coronavirus, il faut s'habituer à ce type d'images : des fils d'attente qui s'étirent sur les trottoirs, des clients espacés d'un mètre ou deux chacun. Et une fois à l'intérieur des magasins et des supermarchés, quelques rayons parfois un peu vides. Pas d'inquiétude, il n'y a pas de pénurie, martèlent le gouvernement et les professionnels du secteur. Mais il faut dès à présent être vigilant car dans les semaines qui viennent, certains maillons de la chaîne alimentaire pourraient manquer.
Manque de main d'oeuvre et craintes sur l'approvisionnement des semences
S'il n'y a aucun risque de pénurie de produits alimentaires, une légère inquiétude commence à poindre sur la disponibilité de la main d'oeuvre agricole. A quelques semaines des premières récoltes, le secteur s'interroge sur le recrutement des saisonniers, constate Dominique Chargé, président de la Coop de France (Coopération Agricole).
"J'ai deux exemples qui émergent là, c'est la récolte des fraises et des asperges qui nécessitent de la main d'oeuvre qui venait de l'étranger, notamment des pays de l'Est et qui ne sera pas là cette année, en tout cas pas à temps. On veut donc des adaptations réglementaires pour que des salariés des autres secteurs d'activité qui seraient disponibles puissent éventuellement venir participer aux récoltes de ces productions de printemps qui vont nécessiter de la main d'oeuvre maintenant."
Les filières agricoles réclament aussi un assouplissement des horaires de travail, notamment la possibilité de travailler sept jours d'affilé. Les exploitants s'inquiètent aussi de l'approvisionnement en semences. C'est maintenant que les agriculteurs préparent leur semis. Si cela venait à manquer, les récoltes d'automne seraient fortement touchées.