Alors que la France se confine pour limiter la propagation de l'épidémie de coronavirus, les associations s’inquiètent pour les sans-abris. Comment les protéger et les aider à faire face au virus ? Idem pour les migrants qui résident dans des camps de fortune, où la "distanciation sociale" ne peut être respectée. Emmanuel Macron a mentionné lundi soir dans son allocution la situation des personnes les plus précaires. "Nous ferons en sorte, avec de grandes associations, les collectivités locales et leurs services qu’ils puissent être nourris, protégés", a-t-il déclaré.
Le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner n’a pas évoqué précisément les modalités précises d'aide. Néanmoins dans les déplacements dérogatoires, autorisées avec une attestation de sortie, il est fait mention de l’action des associations caritatives.
Informer et respecter les gestes barrières
Les bénévoles seront en effet autorisés à sortir pour venir en aide aux personnes fragilisées. Et les distributions alimentaires assurées par les associations caritatives sont bien autorisées par le décret du ministère de l'Intérieur.
Le réseau d’aide Entourage publie sur son site internet les bons réflexes à adopter pour aider les SDF, parfois particulièrement fragilisés en raison de leur âge ou de diverses pathologies.
"Nous allons renforcer nos maraudes et adapter nos pratiques", explique Jean-Christophe Combe, directeur général de la Croix-Rouge. "Ils vivent dans un environnement pas adapté, avec des conditions hygiènes dégradés." Pour lui, il est important de continuer à apporter aux sans-abri des produits de premières nécessités, d'hygiène, des mouchoirs jetables ou encore des gels hydroalcoolique.
Leurs maraudes ont également pour objectif de repérer parmi les personnes sans-domiciles celles qui présentent des symptômes. "Il y a parmi eux des personnes qui sont ou qui vont tomber malades. Ils doivent être pris en charge par le système de santé", ajoute-t-il.
Informer sur la situation et transmettre les gestes barrières sont aussi des points essentiels. Parmi les principaux messages : "pas de regroupement, qu'ils restent le plus isolés possible des autres personnes, qu’ils signalent leurs difficultés particulières, en essayant de renforcer le maximum leur accès à des points d’hygiène", précise Jean-Christophe Combe.
La trêve hivernale prolongée
Afin d'accueillir plus longtemps dans les centres d'hébergement d'urgence, la trêve hivernale a été prolongée jusqu'au 31 mai. Au sein des foyers, les associations et l'Etat collaborent pour mettre en place des zones de confinement. Des restaurateurs contraints de fermer leurs portes ont également organisé des collectes de denrées alimentaires.
Des associations ont cependant été obligées de cesser leurs activités. Certaines antennes des Resto du cœur, par exemple, ont suspendu les distributions, faute d'espace sécurisé ou de personnel disponible.