Si de nombreux Français remplissent chaque jour leur attestation de déplacement dérogatoire pour aller promener leur animal de compagnie, tout les citoyens ne peuvent pas être aussi présents aux côtés de leurs compagnons à poils, comme les personnes âgées ou handicapées bloquées à leur domicile, ou encore les personnels soignants en première ligne face au coronavirus. Face à cette situation, plusieurs initiatives solidaires ont d'ores et déjà vu le jour pour leur venir en aide, et leurs créateurs sont venus en parler, mardi, dans La France bouge sur Europe 1.
"Emprunte mon toutou"
Les équipes de la plateforme de garde bénévole "Emprunte mon toutou" ont décidé de maintenir leur activité pendant le confinement, en concentrant leur action à destination des personnes fragiles et des personnels soignants. "On promène les chiens des gens qui ne peuvent pas le faire", confirme Thibaut Pfeiffer, son co-fondateur, au micro d'Europe 1. Et, alors qu'en temps normal, un abonnement annuel est nécessaire pour bénéficier des services de la plateforme, cette dernière est devenue entièrement gratuite pour toute la durée du confinement. "On a conseillé aux membres qui n'ont pas de vrais besoins de ne pas utiliser la plateforme", précise Thibaud Pfeiffer.
Sur le site, un bouton permet de se signaler, en indiquant si on a besoin d'aide pour s'occuper de son chien, ou si on est bénévole pour venir en aide à des propriétaires en difficulté. Et le co-fondateur d'"Emprunte mon toutou" l'assure : "On a des bénévoles qui sont chez eux en pleine santé, et qui sont très motivés pour aller aider les autres".
Bien évidemment, la prise en charge des animaux se fait dans le respect des règles gouvernementales et des précautions sanitaires. Les promenades doivent se faire dans le voisinage proche et rester brèves, tandis que les bénévoles doivent bien respecter les distances de sécurité en venant chercher le chien. "Le chien doit être tenu en laisse, personne ne doit le caresser sur le trajet, et il faut bien nettoyer le matériel", poursuit Thibaut Pfeiffer, qui assure que près de 10.000 personnes se sont inscrites depuis le début du confinement, soit pour aider, soit pour être pris en charge.
"Bibou"
Sur son site, Bibou se définit comme le "premier réseau social pour la garde gratuite de tous les animaux de compagnie entre voisins, aussi bien pour les chats, les chiens, que pour les rongeurs oiseaux, chevaux, ou encore les NACs (les nouveaux animaux de compagnie)". Sur Europe 1, son dirigeant Franck Pignon assure que son réseau "était déjà dans la solidarité vis-à-vis des personnes fragiles, âgées, handicapées".
A l'occasion de la crise du coronavirus, poursuit-il, "nous avons amélioré notre service, avec plus de visibilité pour ces publics, via des plateformes comme Solidaire Handicap", ainsi qu'en ouvrant davantage la ligne téléphonique de l'association pour les personnes n'ayant pas internet.
Concrètement, la plateforme met en relation les propriétaires d'animaux et les accueillants, qui peuvent recevoir l'animal chez eux, se déplacer au domicile du propriétaire, ou effectuer des promenades avec les chiens. Le service est gratuit, et sur le site, une carte interactive permet de voir quels accueillants potentiels se trouvent à proximité.
"Confinés, mais solidaires"
Sur Facebook, Confinés, mais solidaires s'adresse exclusivement aux personnels soignants mobilisés face au coronavirus, et souvent absents de leur domicile de longues heures voir plusieurs jours, en leur proposant du "pet-sitting" par des professionnels des milieux canins et félins. "Un animal à aussi des besoins", explique Nelly Demestre, à l'origine du compte Facebook. "Quand on est soignant et qu'on est débordé par son emploi du temps, savoir que que son chien ou son chat est seul à la maison depuis plusieurs jours, ce n'est pas possible. Nos animaux ont aussi besoin qu'on mette en place des filets de sécurité", poursuit-elle.
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Nelly Demestre a donc créé une carte interactive recensant l'ensemble des professionnels participant à l'initiative, et "chaque personnel soignant qui a besoin qu'on vienne l'aider prend directement contact avec le professionnel qui est le plus proche de chez lui". Et pour cette prise en charge, un protocole strict est respecté, "afin de préserver l'intérieur de la personne".
Depuis la mise en place de l'initiative, une semaine après le début du confinement, une centaine de prises en charge ont été organisées. "Ce n'est pas tant que cela, et c'est plutôt une bonne nouvelle", réagit Nelly Demestre. "A priori les personnels soignants s'organisent autrement via la famille et les voisins, et beaucoup de réseaux de solidarité se sont mis en place", se réjouit-elle.
Retrouvez toutes ces initiatives, et d'autres, dans l'émission La France bouge du jour. Vous pourrez la retrouver en intégralité par ici :